Je suis fort étonné des propos de Mme la ministre. Le budget de l'audiovisuel public pour les prochaines années passe en effet de 322 millions d'euros à 305 millions. Une telle diminution programmée amène nécessairement à s'interroger sur le capital de l'audiovisuel extérieur de la France : vous nous dites qu'on pourrait l'ouvrir à des pays francophones ; mais c'est déjà le cas avec TV5 Monde. De surcroît, c'est inutile, car une telle ouverture peut déjà se faire via des filiales.
Je ne comprends donc pas votre argumentation, sauf à supposer que cette baisse programmée du budget de l'audiovisuel extérieur obligera évidemment à faire appel au privé pour apporter un financement complémentaire, sous une forme ou sous une autre. Vous parlez de pays francophones ; mais s'agirait-il de l'investissement d'une puissance publique ? Penseriez-vous à des groupes privés extérieurs, bien connus, pour venir participer au capital de la société qui s'occupe de l'audiovisuel extérieur de la France ? Les groupes privés nationaux sont en train de quitter France 24, ils ne voudront donc pas y revenir ; seules des sociétés privées extérieures pourraient être concernées.
Vous vous en remettez à la sagesse de l'assemblée : eh bien, la sagesse dit que le capital de l'audiovisuel extérieur de la France doit être détenu à 100 % par l'État.