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Intervention de Michel Françaix

Réunion du 2 décembre 2008 à 15h00
Nomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public — Reprise de la discussion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Françaix :

La vérité, je vais vous la dire, mon cher collègue, c'est que nous avons une conception totalement différente des dispositions à prendre en matière d'audiovisuel extérieur.

Après vous avoir rappelé ce qu'est la vision du Président de la République, vous comprendrez peut-être pourquoi nous avons envie les uns et les autres d'aller un peu plus loin. À la question de savoir ce qu'il pensait de TV5, il a répondu : « On est content, quand on est dans un bel hôtel à l'autre bout du monde, d'avoir des nouvelles du pays » ! Si vous considérez qu'une telle déclaration est de nature à régler tous les problèmes de l'audiovisuel extérieur, il est évident qu'il n'y a plus grand-chose à dire. Mais tous nos collègues ici présents conviendront avec nous que des propos de ce niveau ont quelque chose d'affligeant. C'est pourquoi j'irai plus avant.

L'audiovisuel extérieur est une belle épopée. Elle a commencé sous la présidence de Jacques Chirac, qui a voulu y voir une sorte de CNN à la française destinée à porter la voix de la France. Mais dès l'origine la participation pour moitié de TF1 n'en faisait pas entièrement la voix de la France. Puis M. Sarkozy, arrivé à l'Élysée, a considéré que porter la voix de la France ne suffisait pas : la holding devait désormais s'intituler « France Monde » et s'adapter à ses ambitions. Je vous renvoie aux propos que je viens de citer.

Mes collègues ont bien montré comment d'une conception un peu rétrograde de la voix de la France voulue par Jacques Chirac, on est passé à la voix de Sarkozy, ce qui est loin de constituer une avancée, à moins de penser que la voix de Sarkozy résume à elle seule la voix de la France dans le monde.

Jamais le budget destiné à l'audiovisuel extérieur n'a été aussi faible. Les sénateurs, qui ne partagent pas forcément nos positions, estiment eux-mêmes que le compte n'y est pas : au lieu de 298 millions d'euros à trouver, il faudrait 322 millions d'euros, soit 24 millions de plus à l'extérieur.

Comme il n'y a pas assez d'argent, on nous dit qu'on n'a qu'à faire un début de privatisation déguisée, puis on verra bien comment les choses évolueront. Non, ceux qui connaissent bien ces dossiers savent qu'il faudrait plutôt réfléchir à un rapprochement entre l'audiovisuel national et l'audiovisuel extérieur...

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