Monsieur le député, vous avez raison, la France est confrontée à une situation qui ne peut plus durer puisque, face au monopole du PMU, de la Française des jeux et des casinos, prolifère une offre illégale de jeux en ligne.
Nous devons donc à la fois ouvrir le secteur des jeux en ligne et le maîtriser, et ce pour deux raisons principales.
Tout d'abord l'offre illégale interdit tout contrôle, ce qui peut conduire à une addictologie très importante, un trop grand nombre de personnes étant prises au piège de jeux irresponsables, notamment des mineurs, qui ont la possibilité de jouer dans des conditions anormales. Ensuite, des sites de jeux sont l'objet de trafics et probablement de blanchiment.
C'est pourquoi l'ouverture que nous proposerons imposera un cahier des charges fondé sur le respect de l'ordre public – c'est le plus important –, afin de lutter contre les dérives que j'ai mentionnées, blanchiment, accès des mineurs et dépendances, sur lesquelles nous travaillons avec un grand nombre d'associations.
Nous devons également assurer le respect des critères économiques, les jeux en France représentant aujourd'hui quelque 5 milliards d'euros à destination du sport, de la filière hippique et du budget de l'État.
Les maîtres mots sont donc « ouverture maîtrisée », afin que seuls des sites qui auront répondu à un cahier des charges précis puissent être autorisés, ce qui entraînera la création d'une licence et celle d'une haute autorité chargée de la régulation.
En ce qui concerne le retour économique, auquel nous sommes attachés et que nous devons protéger, nous n'oublions son importance ni pour la filière hippique, laquelle représente en France entre 60 000 et 70 000 emplois, ni pour le sport amateur et le sport professionnel ; nous travaillons sur ce sujet avec Mme la ministre de la santé et M. le secrétaire d'État chargé des sports. (Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR.) Il ne convient pas, toutefois, d'oublier la filière culturelle – je pense particulièrement à l'ouverture des jeux de casinos.
Toutes ces propositions, qui ont été présentées à toutes les filières concernées, puis le seront au conseil des ministres, feront l'objet d'un projet de loi. J'ai confiance dans notre capacité d'ouvrir ce secteur mais je puis vous assurer que nous ne le ferons que si nous avons les moyens de le contrôler. Toutefois, monsieur le député, la situation actuelle est la plus mauvaise car c'est la plus dangereuse. C'est en toute responsabilité que nous y mettrons fin. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes UMP et NC.)