Ces amendements, qui traitent de la proportionnelle, comme d'autres que nous examinerons dans quelques instants, reflètent ce que je soulignais hier dans la motion de renvoi en commission : il y a de graves lacunes dans ce texte.
L'un d'entre nous l'a dit avant moi, notre pays traverse une véritable crise de la représentation politique. La preuve, c'est que nos concitoyens, mise à part l'élection présidentielle, très médiatisée, à laquelle ils ont participé massivement, sont de plus en plus nombreux à s'abstenir pour des scrutins dont l'importance est tout aussi considérable.
M. Bayrou se demandait tout à l'heure pourquoi un citoyen de gauche va voter à Neuilly et un citoyen de droite à Saint-Denis. C'est vrai, certains de nos concitoyens, atteints d'une certaine lassitude, se demandent à quoi leur vote peut bien servir. Tous les amendements relatifs à la proportionnelle posent la question de l'égalité des votes.
Je préfère la formulation de M. Bayrou, que je trouve idoine. Sans aller jusqu'à la proportionnelle intégrale, la loi doit faire en sorte que toutes les composantes de l'électorat soient représentées. Il faut donc insuffler une dose de proportionnelle, qui ne remette pas en cause l'émergence d'une majorité, mais permette à toutes les sensibilités politiques d'exister dans cet hémicycle. C'est une nécessité si nous voulons que nos citoyens reprennent le chemin des urnes et fassent vivre notre démocratie.