Ce mot était beaucoup utilisé dans ce sens, qui ne prêtait nullement à confusion et qui caractérisait simplement l'identité, morale en particulier, de tel ou tel groupe.
Puis, après les horreurs commises lors de la Seconde Guerre mondiale, la référence à la « « race » est devenue une blessure morale pour l'humanité. La stigmatisation de la race est devenue quelque chose d'extrêmement lourd.
Deuxièmement, il me semble, monsieur le rapporteur, madame la ministre, que l'on devrait prendre garde au libellé. Il y a dans ce texte quelque chose d'extrêmement troublant. Le fait qu'y figurent les mots « d'origine, de race » pourrait laisser sous-entendre que la race et l'origine, ce n'est pas la même chose, que cela n'a pas la même signification, que l'on peut être de la même origine en étant de race différente. Cela n'a absolument rien à voir avec les dix-sept autres mentions figurant dans le code pénal, qui stigmatisent l'utilisation de la notion de race pour caractériser, éliminer ou injurier un citoyen.
C'est la raison pour laquelle il me paraît très important de voter ces amendements qui ramènent à l'« origine » l'ensemble des caractérisations. Ce sera un message envoyé à nombre de nos concitoyens qui ressentent trop souvent le regard porté sur eux comme discriminant.