Il fallait accroître la concurrence. Mais vous n'avez pas voulu vous attaquer aux centrales d'achat qui font pression sur les fournisseurs, qui eux-mêmes font pression sur les producteurs. Cela vous a conduit à proposer, la semaine dernière, un amendement dans le cadre de l'examen du budget de l'agriculture, visant à autoriser les producteurs à s'organiser pour résister à ces pressions. Pour notre part, nous avions dénoncé ce fait et nous avons voté votre amendement. En réalité, il faudra choisir entre l'organisation des producteurs d'un côté, et une concurrence accrue de l'autre.
J'en viens maintenant au commerce extérieur qui atteint un déficit record. En la matière, je dis parfois que nous parlons aujourd'hui en euros avec les mêmes chiffres qui étaient en francs dans les années 90. À quoi faut-il l'attribuer ? Souvent, on nous rappelle que l'euro serait responsable de cette situation, mais n'oublions pas que s'il nous pose des problèmes à l'exportation, il nous est favorable pour l'importation des matières premières, le pétrole en particulier. Ses effets mériteraient donc d'être calculés. De plus, la responsabilité de l'euro ne saurait expliquer notre déficit si nous comparons notre situation à celle des Allemands.
Comparaison n'est pas raison, assurément. Toutefois, la taille des PME françaises – de 50 à 100 salariés en moyenne – est très inférieure à celle des PME allemandes – de 100 à 500 salariés. C'est pourquoi, comme l'a déjà souligné Geneviève Forasio, il faudrait, tout en parlant « création d'entreprises », voire avant d'en parler, renforcer nos PME afin de leur permettre d'avoir davantage de moyens.
Je tiens également à revenir sur le rôle « porte-avions » des grandes entreprises, en notant que les grandes entreprises allemandes ont, à l'exportation, plus d'égards envers leurs PME que les françaises. J'ai pu le constater en Allemagne.