Monsieur le président, messieurs les secrétaires d'État, mes chers collègues, le volet économique du projet de loi de finances pour 2009 que vous présentez aujourd'hui, dans une programmation 2009-2011, s'inscrit dans un contexte très dégradé, la crise financière internationale ayant eu un fort retentissement sur l'économie réelle. Pour notre pays, c'est en quelque sorte une double peine puisque, avant même le déclenchement de cette crise, notre croissance était en berne et même négative, le chômage en recrudescence après une pause liée à l'effet mécanique du papy-boom et le commerce extérieur dans un marasme tel qu'il nous place bon dernier par rapport à nos voisins européens. C'est dire l'importance des décisions à prendre en matière de développement économique, de politique industrielle, d'accès à un crédit sain pour les ménages et les entreprises. Au-delà des mesures d'urgence auxquelles notre groupe aurait pu souscrire, si elles s'étaient accompagnées de la suppression indispensable du bouclier fiscal en faveur des plus fortunés, au nom de la solidarité la plus élémentaire, il est plus que jamais nécessaire d'avoir une politique volontariste en matière de relance de la croissance et de protection de l'emploi.
Les mesures que vous proposez sont-elles à la hauteur des enjeux eu égard à une conjoncture aussi dégradée ? À en juger par votre budget en baisse, on peut en douter. L'exemple des actions de soutien proposées pour le développement des PMI-PME est la preuve qu'il n'y a ni stratégie globale ni efficacité économique.
On ne peut que partager votre diagnostic qui est d'ailleurs connu depuis des années : les PME françaises ont du mal à atteindre une taille critique et sont sous-capitalisées. Ne bénéficiant pas suffisamment des retombées de la recherche, elles sont trop peu innovantes et n'exportent pas assez, caractéristiques qui sont liées. Vous auriez pu utilement vous inspirer de l'exemple allemand, où la taille critique est atteinte par de nombreuses PME, grâce à un accès plus facile au crédit bancaire pour la création comme pour le développement,..