Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Michel Barnier

Réunion du 12 novembre 2008 à 15h00
Questions au gouvernement — Revenus des agriculteurs

Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la pêche :

Monsieur Cochet, je peux répondre « oui » à la quasi-totalité des questions que vous avez posées. Mais je vous ferai observer au préalable que lorsque le Gouvernement donne la priorité au sauvetage du système bancaire pour éviter qu'il n'explose, c'est au profit de tous les clients des banques, parmi lesquels il y a beaucoup d'agriculteurs. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)

Comme je l'ai indiqué à M. Hunault, nous allons cet après-midi annoncer des mesures d'urgence extrêmement précises et substantielles. Mais au-delà, je veux être le ministre d'une agriculture durable, et je pense que vous serez sensible à cette dimension, monsieur Cochet.

Une agriculture durable, c'est non seulement une agriculture qui se renouvelle d'où la priorité du budget de mon ministère pour l'installation des jeunes agriculteurs – 350 millions d'euros –, mais aussi une agriculture solidaire avec les générations anciennes, j'y reviendrai.

Une agriculture durable, c'est une agriculture économiquement productive et écologiquement responsable. C'est la raison pour laquelle nous avons été aussi présents, avec les agriculteurs, dans le Grenelle de l'environnement.

Une agriculture durable, c'est assurer aux agriculteurs un revenu décent alors que beaucoup d'entre eux en sont encore loin. Nous allons donc prendre des mesures d'urgence en ce sens.

Par ailleurs, nous travaillons à rénover et préserver la politique agricole commune. Au Conseil européen des ministres, la semaine prochaine, je défendrai trois priorités.

La première concerne la gestion de crise. Les agriculteurs sont les plus exposés aux aléas climatiques, économiques et sanitaires et les moins bien protégés. Je veux utiliser une partie des crédits de la PAC pour créer un système d'assurance privé-public qui les mettra davantage à l'abri. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe UMP.)

La deuxième priorité vise à réorienter les aides afin que la PAC soit plus équilibrée et plus équitable. La France reçoit chaque année 10 milliards d'euros au titre de la PAC et il s'agit de mieux soutenir des filières ou des territoires qui en ont besoin, comme la production laitière dans les zones fragiles, les productions animales à l'herbe ou l'agriculture biologique, sans oublier le plan protéagineux que je vais proposer.

La troisième priorité consiste à conserver des régulations. Je le répète, je ne crois pas que l'on puisse laisser l'alimentation et l'agriculture soumises à la seule loi du marché. Il faut des règles et des régulations.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion