Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'État chargé des transports, chers collègues, tout au long de nos débats, nous avons été nombreux à nous prononcer en faveur d'une vraie politique maritime française et à demander au Gouvernement d'affirmer une nouvelle ambition pour nos ports que, de Nantes-Saint-Nazaire à Dunkerque, du Havre à Marseille, nous aimons et nous défendons. Qu'il faille adapter certaines organisations, nous en convenons presque tous. Mais il ne suffit pas de parler de réforme pour que soit mise en oeuvre une grande politique en faveur du transport maritime et des ports. Malheureusement, comme vous le faites trop souvent, vous utilisez le mot de « réforme » pour masquer vos lacunes : en l'occurrence, votre absence d'ambition, votre absence de projets de développement et l'absence encore plus manifeste d'investissements publics pour les ports français. Ce terme est synonyme pour vous de changement autoritaire et non négocié, même si vous vous plaisez à parler de dialogue social.
Avec ce texte, vous avez poussé jusqu'à la caricature cette démarche imposée d'en haut. En effet, vous avez purement et simplement refusé tous les amendements, qu'ils viennent de l'opposition ou de la majorité. Alors même que vous parlez de réforme des institutions et que vous osez encore évoquer le dialogue social, vous foulez aux pieds les principes fondamentaux de la démocratie. Si j'en crois l'expérience de mes collègues, plus longue que la mienne, c'est la première fois qu'un projet de loi ayant été examiné au Sénat en première lecture n'a fait l'objet d'aucun amendement à l'Assemblée nationale.