Madame la secrétaire d'État chargée du commerce extérieur, je souhaite appeler l'attention de M. le secrétaire d'État chargé de l'emploi sur la situation du bassin d'emploi de Châtellerault. Celui-ci paie un lourd tribut à la crise mondiale, qui se traduit notamment par les difficultés rencontrées par l'industrie automobile.
Après le non-renouvellement de plusieurs centaines d'emplois intérimaires et la multiplication des jours de chômage technique, le bassin affronte l'annonce de plusieurs plans sociaux. Isoroy ferme en juin son unité et licencie 80 personnes ; Valéo annonce un plan social comportant 178 suppressions d'emploi ; Magnetti Marelli précise que 70 personnes pourraient être concernées par son plan social ; Fenwick parle d'une centaine de personnes en sureffectif. Plus grave, les 370 salariés de New Fabris attendent la décision du tribunal de commerce de Lyon le 16 juin prochain, sans avoir même la certitude qu'il y ait un repreneur, puisque le 15 mai, aucun candidat ne s'était fait connaître.
À situation exceptionnelle, moyens exceptionnels. M. le secrétaire d'État nous a entendus en classant le Châtelleraudais parmi les bassins éligibles au contrat de transition professionnelle, lequel a été mis en oeuvre rapidement. Je lui demande aujourd'hui de tout faire pour user, avec son collègue Luc Châtel, de son influence afin de sensibiliser davantage les deux constructeurs nationaux à la nécessité d'un soutien en termes de chiffres d'affaire et à la possibilité de faire bénéficier les salariés de New Fabris de primes supralégales identiques à celles accordées aux anciens salariés du groupe Zen. Enfin, ne serait-il pas juste et judicieux de faire bénéficier les salariés les plus âgés de cette entreprise des aides du Fonds national de l'emploi ? Dans un contexte de crise aggravée, ceux-ci ont en effet peu de chance de retrouver un emploi. Une préretraite dans le cadre du Fonds national de l'emploi serait sans doute plus adaptée que la signature d'un contrat de transition professionnelle. Du reste, en limitant cette possibilité dans l'espace – aux territoires particulièrement touchés couverts par le contrat de transition professionnelle – et dans le temps – aux dix-huit mois à venir –, le risque de généralisation serait bien moindre, ce qui éviterait de remettre en cause la politique globale de prolongation de l'activité après cinquante-cinq ans.
J'espère que le Gouvernement sera attentif aux problèmes humains rencontrés par un grand nombre de mes concitoyens, dans un territoire malmené.