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Intervention de Jean-Patrick Gille

Réunion du 16 juillet 2009 à 21h30
Formation professionnelle tout au long de la vie — Article 13 decies, amendement 119

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Patrick Gille :

En fin d'après-midi, nous avons commencé d'aborder, de manière un peu animée, cette question des écoles de la deuxième chance. Nous sommes tous d'accord, je crois, pour dire qu'il s'agit d'un dispositif intéressant, reposant sur l'initiative locale.

Le réseau constitué par les présidents de ces écoles a eu à coeur d'approcher les divers représentants des puissances publiques concernées, notamment les ministres – vous, monsieur le secrétaire d'État, mais aussi Mme Amara et M. Hirsch – pour les convaincre du bien-fondé de ce dispositif. Je crois qu'ils ont réussi car l'État s'est engagé à assurer 30 % de leur financement.

Cependant, il faut insister sur le fait que tout cela doit se faire en concertation avec les collectivités locales car, disons-le franchement, il ne faudrait pas que l'État, qui a manifesté naguère quelque frilosité à s'investir dans leur développement, veuille à présent s'attribuer le mérite de leur existence et fixer des objectifs tels qu'une école par département d'ici à dix-huit mois.

Pour ma part, je suis président d'une école de la deuxième chance qui existe depuis cinq ans et je suis persuadé que pour réussir, ces écoles doivent être portées par une initiative locale, être en phase avec les structures d'accueil, travailler avec un ou plusieurs organismes de formation de qualité et surtout s'appuyer sur un réseau d'entreprises. En effet, loin d'être identiques aux écoles du système scolaire classique, les écoles de la deuxième chance mettent en oeuvre une pédagogique spécifique, labellisée, qui est fondée sur une forte alternance, en amont de l'apprentissage, ce qui nécessite de mobiliser un réseau d'entreprises locales ayant compris l'intérêt d'intégrer les jeunes les plus en difficulté. Et si la création d'une école de la deuxième chance doit partir d'une initiative locale, qu'elle soit municipale ou intercommunale, c'est parce que l'équipe locale est souvent la mieux à même de rassembler les entreprises autour d'un tel projet.

Si, pour de multiples raisons, l'initiative de leur création revenait au préfet, nous pourrions être sûrs que cela se solderait par un échec, non par mauvaise volonté, mais parce que ce n'est pas dans cet esprit que les écoles de la deuxième chance doivent être développées.

L'État a pris des engagements, je pense qu'il les tiendra. Toutefois il importe que le développement soit progressif et que les conseils régionaux soient consultés, non pas sur les implantations géographiques, mais sur la formation, puisqu'il s'agit de l'une de leurs compétences, et sur les investissements puisqu'ils sont concernés au premier chef. En outre, dans toutes les écoles de la deuxième chance que je connais, ce sont les conseils régionaux qui assurent l'indemnisation des stagiaires.

Un consensus s'est créé autour du développement de ces écoles mais quelques points de divergence existent. Ainsi, pour ma part, je ne suis pas persuadé de l'intérêt de les ouvrir aux jeunes de seize à dix-huit ans. Cela étant, cela peut relever de la liberté de choix et on peut l'expérimenter, l'essentiel étant de reconnaître que la connaissance des situations locales est décisive en ce domaine.

Cet article fixe un objectif intéressant, mais ajouter que la couverture du territoire national doit être assurée « en concertation avec les collectivités locales » serait un véritable gage de réussite.

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