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Intervention de Aurélie Filippetti

Réunion du 2 avril 2008 à 15h00
Organismes génétiquement modifiés — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurélie Filippetti :

Si l'article 1er consacre un droit, c'est celui de polluer (Murmures sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire), puisqu'il permet la coexistence des cultures avec et sans OGM. Il est ainsi totalement contraire aux conclusions du Grenelle de l'environnement et aux principes énoncés lors du sommet de Rio, notamment au principe du développement durable. Je rappelle que celui-ci consiste à concilier les intérêts écologiques, économiques et sociaux. Or, sous ces trois aspects, la coexistence des cultures avec et sans OGM est extrêmement dangereuse.

Sur le plan écologique, cela a été longuement rappelé, la contamination des cultures sans OGM est évidente et ne pourra jamais être contrôlée. Les scientifiques indiquent que l'étanchéité est impossible en cas de coexistence des cultures. À cet égard, je voudrais attirer l'attention sur la situation des apiculteurs, qui sont très menacés en France.

Sur le plan économique, les OGM n'apportent aucun progrès à nos agriculteurs, aussi bien en France que dans le reste du monde. Certes, ils pourront, dans un premier temps, produire plus à moindre coût. Mais, une fois que 10 %, 20 % ou 30 % des champs auront été contaminés, ils seront sous la dépendance économique des multinationales, qui réalisent des profits faramineux. En ouvrant la porte aux OGM, on n'aide ni les paysans français ni ceux des pays du Sud : ils seront au contraire dans les mains des lobbies.

Par ailleurs, on entend dire depuis longtemps que les OGM résoudront le problème de la faim dans le monde. Or, comme l'a dit Pierre-Alain Muet, les famines sont moins dues à une production insuffisante qu'à un partage des ressources inégal ou à la guerre.

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