Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Yves Cochet

Réunion du 2 avril 2008 à 15h00
Organismes génétiquement modifiés — Avant l'article 1er, amendement 251

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Cochet :

C'est la démocratie. Deux raisons justifient mon désaccord. D'une part, cet amendement a beau prévoir un rapport – ce qui est euphémisant –, il laisse entendre que, pour résoudre les problèmes de la faim dans le monde, notamment dans les pays du Sud, moins riches, moins développés et où, soit dit en passant, les cultures vivrières ont cédé la place à des cultures d'exportation destinées à nourrir nos animaux, on pourrait utiliser des OGM sans licence, par exemple des céréales dont le brevet a été retiré, et ne pas payer de licence à Monsanto ou à qui que ce soit. Je n'y crois pas, car ce serait laisser entendre que ces pays ont la possibilité de se doter de réglementations, de mener des études toxicologiques, épidémiologiques, écologiques aussi satisfaisantes que celles que nous réclamons chez nous. Je ne suis pas sûr que tous les pays du tiers monde, en raison des difficultés économiques et sociales qu'ils connaissent, auraient les moyens technologiques, financiers, de recherche, pour satisfaire des exigences de contrôle strict des OGM. Si nous-mêmes avons du mal à les contrôler, qu'en sera-t-il pour des gens qui ont de moindres capacités scientifiques ou financières ?

D'autre part, non seulement il y a OGM et OGM, ce qui nous oblige à les examiner tous un par un, mais il y a écosystème et écosystème. Le même brevet, le même OGM – à supposer que cette notion ait un sens, car c'est de vie que nous parlons, et la vie dérive, se multiplie, se croise – ne donnera pas le même résultat au Burkina Faso et dans la plaine picarde, car ce n'est ni le même écosystème, ni le même climat, ni le même sol, ni le même humus, ni les mêmes micro-organismes. On ne sait pas ce que cela deviendra, mais il est bien certain que ce ne sera pas forcément la même chose dans la plaine picarde et au Burkina Faso.

Pour ces deux raisons, je ne suis pas favorable à l'amendement de l'excellent camarade Chassaigne.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion