Je tenais à dire, monsieur le président, combien nous avons été choqués par les propos de notre collègue Christian Jacob hier à la tribune de l'Assemblée, qui a traité les faucheurs volontaires de voyous.
Outre le fait que je suis moi-même faucheur volontaire et que je considère qu'il s'agit d'une attaque personnelle, je pense qu'on ne peut pas traiter ces hommes et ces femmes courageux de voyous alors même qu'ils s'efforcent, par la désobéissance civile et sans violence, de faire respecter le principe de précaution auquel le Parlement, réuni en Congrès à Versailles, a donné valeur constitutionnelle en intégrant la Charte de l'environnement dans notre Constitution.
Je voudrais aussi rafraîchir la mémoire de M. Jacob, qui est aujourd'hui député, qui a été ministre, mais qui fut aussi un responsable syndical, notamment président du Centre national des jeunes agriculteurs, et m'étonner ici avec un certain dégoût de ce que les indignations peuvent être sélectives suivant qui l'on désigne du doigt.
M. Jacob devrait se souvenir qu'en 2001, ses amis de la FNSEA, aujourd'hui réunis en congrès – et il faut voir sans doute une coïncidence troublante dans le fait que l'on examine ce projet de loi sur les OGM au moment même où s'ouvre le congrès de la FNSEA, le syndicat qui défend avec acharnement, idéologie et caricature les OGM dans l'agriculture –, avaient envoyé une équipe de gros bras s'attaquer, à Fougères, à des abattoirs appartenant à la société Vivendus.