Mesdames, messieurs les députés, à la fin de l'examen de cette proposition de loi, je voulais vous exprimer ma gratitude. Celle-ci va d'abord à Jean Leonetti, qui est l'auteur de ce texte avec Olivier Jardé, Michel Vaxès et Gaëtan Gorce. Le Parlement et l'ensemble du monde politique français se sont ainsi honorés.
Ce texte ne se limite pas à créer une prestation supplémentaire ; c'est un texte de civilisation – j'ose le mot ! – qui veut resituer l'homme dans son parcours de dignité. Notre société a décidé d'ignorer la mort, et, ce faisant, elle ignore la vie. Elle ignore la mort non seulement au moment où elle survient, mais même après. Je suis surprise, voire choquée, de voir que l'on n'accepte même plus d'accueillir le corps de la personne qui vous a quitté chez soi, à son domicile. Nos collectivités territoriales sont ainsi confrontées à une demande de funérariums, de chambres mortuaires. Et des religieux m'interpellent en me signalant que l'on ne voit plus d'enfants dans les cérémonies mortuaires, les sépultures – on les éloigne ! Ce texte de civilisation veut donc remettre l'homme, dans la totalité de sa vie et de son destin, au coeur de nos préoccupations.
Certains d'entre nous prendront ce congé d'accompagnement. Il y a beaucoup de femmes aujourd'hui, dans cet hémicycle, pour parler de cela. Je souhaite que beaucoup d'hommes prennent ce congé, car je remarque qu'au moment du grand départ, que cela soit à l'hôpital ou au domicile, bien peu de nos compagnons sont là. Je les invite aussi à faire ce chemin. (Applaudissements sur tous les bancs.)