Depuis le décès en septembre 2003 de Vincent Humbert, aidé à mourir – tout le monde s'en souvient – par sa mère, les propositions de loi visant à la légalisation dans notre droit de l'aide active à mourir se sont multipliées. Mais aucune n'est jamais parvenue à aller au bout de la procédure parlementaire : inscription à l'ordre du jour, et surtout adoption par les deux assemblées parlementaires.
Aujourd'hui, notre collègue Jean Leonetti, dans le prolongement des travaux de la mission d'évaluation de la loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie, nous propose d'examiner une proposition non pas relative à la légalisation de l'aide active à mourir – que nous sommes nombreux à attendre et à réclamer – mais une proposition de loi visant à la création d'une allocation journalière d'accompagnement d'une personne en fin de vie. Bien évidemment, ce n'est pas la même chose ; cependant, c'est une bonne chose.
Cette proposition est très en deçà de ce que le législateur français devrait adopter sur le difficile et si douloureux sujet de la fin de vie.
Mais autant le dire sans attendre : le texte qui nous est proposé par nos collègues Leonetti, Gorce, Jardé et Vaxès est une très bonne initiative, que les radicaux de gauche approuveront. Toutefois, si nous ne pouvons que nous féliciter de l'entrée en vigueur prochaine d'une allocation d'accompagnement pour les personnes accompagnant une personne en fin de vie, force est de constater qu'une telle allocation ne résoudra malheureusement pas le problème de la fin de vie dans notre société.
Pourquoi attendre ? Pourquoi à nouveau différer l'indispensable ? Pourquoi ne pas enfin autoriser, dans des conditions strictes, l'aide active à mourir ?