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Intervention de Roland Muzeau

Réunion du 26 mars 2008 à 15h00
Journée de solidarité — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoland Muzeau :

Non, je ne l'ai pas dit : je ne reprends qu'une partie des 15 milliards !

…des mesures qui vont coûter à la nation près de 3 milliards d'euros par an, soit un montant sensiblement supérieur aux sommes collectées dans le cadre de la fameuse contribution de solidarité, elles-mêmes bien évidemment insuffisantes pour répondre aux besoins des personnes en situation de dépendance.

Demander aux salariés de travailler gratuitement alors que l'on concède des cadeaux fiscaux aux plus aisés relève de l'imposture. Tout comme constitue une imposture, le fait de demander aux salariés de consentir un sacrifice pour le bien-être des personnes dépendantes, alors que le Gouvernement contribue, chaque jour, à aggraver un peu plus la situation de ces mêmes salariés, ainsi que le dénonce le collectif « ni pauvre, ni soumis »

Le Gouvernement ne peut se défausser de ses responsabilités par la promotion de la charité publique. Les associations ne vous ont jamais suivi sur ce terrain, monsieur le ministre. On les comprend. Elles se font, comme nous, une autre idée de la solidarité nationale. Ce qu'elles attendent et ce qu'attendent nos concitoyens, ce sont des mesures fortes de revalorisation du pouvoir d'achat des personnes en situation de handicap ou ayant une maladie invalidante : le relèvement des pensions, la suppression du forfait médical. Elles exigent aussi l'abandon définitif de toute idée de recours aux successions, comme le proposait l'amendement de droite voté en loi de finances, au Sénat, en décembre dernier.

En proposant que les salariés apportent, seuls, une réponse qui doit être solidaire et collective, assise sur une réforme d'ensemble du financement de l'assurance et de la protection sociale, le Gouvernement et sa majorité ne font que trahir une absence totale de cohérence.

Le dispositif de la journée de solidarité est le symptôme d'une volonté de poursuivre dans la voie du désengagement de l'État, de régresser vers des conceptions de la solidarité qui portent atteinte au pouvoir d'achat de nos concitoyens, mais aussi à la dignité et à la pleine citoyenneté des personnes qui se trouvent, pour une raison ou pour une autre, en incapacité de travailler, et qui veulent sortir de la logique d'assistance dans laquelle les maintient ce type de mesure.

Ce sont là des raisons suffisamment fortes pour que nous refusions d'adopter un texte dont l'unique objet est de pérenniser un dispositif aussi injuste qu'inefficace. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)

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