Monsieur Le Maire, vous avez raison : il existe en France un phénomène d'autocensure qui fait que certaines familles, notamment les plus défavorisées, considèrent que les filières d'élite et les classes préparatoires ne sont pas pour elles. (Exclamations sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.) Cette autocensure touche même les lycées, puisqu'ils sont quatre cents à n'envoyer jamais aucun élève en classes préparatoires.
J'ai reçu mission du Premier ministre et du Président de la République de faire en sorte que l'égalité des chances ne reste pas un vain mot. C'est pourquoi nous avons demandé aux recteurs que tous les lycées, en particulier ceux où les familles défavorisées et les élèves en difficulté sont les plus nombreux, envoient au moins 5 % de leurs élèves de classes terminales en classes préparatoires. Nous avons mis en place un dispositif qui permettra de le vérifier, et si les résultats ne sont pas satisfaisants, nous lancerons au mois de juillet un deuxième appel afin d'atteindre le chiffre souhaité.
Pour cela, il faut aussi informer les familles et les accompagner en matière de logement, d'aide scolaire et d'information générale, car elles manquent souvent cruellement de ressources en ce domaine. Ce dispositif, je le rappelle, fait partie du volet « Éducation nationale » du plan « Espoir Banlieues » de Fadela Amara.
Enfin, Valérie Pecresse et moi-même souhaitons, comme l'ensemble du Gouvernement, que la moitié d'une génération accède à l'enseignement supérieur d'ici à 2010. La méritocratie, c'est-à-dire la possibilité pour tous les élèves, quelles que soient leurs origines, d'accéder aux filières d'excellence, doit contribuer à la réalisation de cette ambition. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)