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Intervention de Jean-Louis Borloo

Réunion du 26 mars 2008 à 15h00
Questions au gouvernement — Renouvellement du parc nucléaire britannique

Jean-Louis Borloo, ministre d'état, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire :

Monsieur le député, permettez-moi d'emblée de rectifier quelques contrevérités.

Vous avez dit que la France était le dernier pays d'Europe en termes d'énergies renouvelables. C'est faux ! Hors nucléaire, la France est le premier producteur d'énergies renouvelables d'Europe ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre.) Et la France accepte bien volontiers d'en augmenter la part, qu'il s'agisse de géothermie, de biomasse – pour laquelle François Loos avait lancé un grand appel d'offres en 2006 et qui rencontre un énorme succès – ou d'énergie solaire. Aujourd'hui même, Gaz de France fera la présentation de ses offres solaires. Nous n'avons, en matière d'énergies renouvelables, aucune leçon de recevoir, de personne ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

Venons-en à l'énergie et l'eau. Sur ce point, je vous suis, monsieur Cochet, c'est le problème du siècle. Comment assurer un progrès économique et social sobre en énergie et en carbone ?

Nous lançons le chantier thermique « bâtiment » qui absorbe, vous le savez, 42 % de l'énergie finale. La meilleure énergie, c'est celle que l'on ne consomme pas. Le Grenelle de l'environnement l'a prévu. Le texte a été envoyé à Patrick Ollier. Nous allons en débattre ici. J'espère que vous soutiendrez nos efforts.

En ce qui concerne les autres pays d'Europe, vous avez énoncé une seconde contre-vérité, monsieur Cochet. L'Allemagne a aujourd'hui plus de centrales nucléaires aujourd'hui que la Grande-Bretagne. Je suis navré de devoir vous contredire.

Pour le reste, face au réchauffement climatique, la Grande-Bretagne, État démocratique indépendant, a décidé, après deux années de débat approfondi, de relancer le nucléaire civil sur son territoire. C'est son droit le plus strict. Elle n'est d'ailleurs pas le seul pays d'Europe à se poser la question. Évidemment, les Britanniques nous ont demandé une assistance, notamment en matière de sûreté. Évidemment, nous avons répondu positivement. L'Autorité de sûreté nucléaire française est à la disposition de son homologue britannique. Évidemment, nous répondrons positivement à toutes les demandes de collaboration de nos amis britanniques, qu'elles portent sur la technologie, la sécurité, voire l'industrie.

Pour le reste, monsieur Cochet, n'oubliez jamais que le réchauffement climatique a changé la donne. La France ne croit pas qu'il y ait une seule réponse, fût-ce le nucléaire. Il faut un « mix » énergétique élargi. C'est ce à quoi nous travaillons. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre.)

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