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Intervention de Jean-Yves Le Déaut

Réunion du 23 juillet 2007 à 15h00
Libertés et responsabilités des universités — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Yves Le Déaut :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, comme je l'ai déjà indiqué au nom de mon groupe, la réforme des universités ne doit pas attendre. Nous sommes donc partisans d'en faire plus et d'aller plus loin, et non l'inverse ! En effet, les lois Faure de 1968 et Savary de 1984 ne sont pas allées jusqu'au bout de la logique que le mot autonomie sous-entendait. Les universités sont toujours financées en fonction de critères fixés par des normes très anciennes, les normes SANREMO, qui viennent compléter des négociations quadriennales ; le patrimoine immobilier appartient toujours à l'État ; les procédures de recrutement, qui dépendent elles aussi de l'État, sont longues, lourdes et peu efficaces ; les carrières des enseignants et des enseignants-chercheurs dépendent uniquement de l'État et de critères qui n'ont rien à voir avec la qualité de l'enseignement – les nominations dans le supérieur sont décidées sans aucune évaluation des qualités d'enseignant – ; les bourses, enfin, sont octroyées par l'État.

Le système doit donc évoluer car il est peu opérationnel. Il est même inégalitaire et inadapté, notamment, il faut le répéter, parce qu'il est en compétition avec le système sélectif – qui est bon d'ailleurs – de préparation aux grandes écoles, dont le coût par an et par étudiant est deux fois plus élevé que celui d'un étudiant en premier cycle universitaire.

De plus, il est injuste car le taux d'échec en premier cycle est plus important. Bien que nous soyons favorables au principe de diplômes nationaux, nous sommes obligés de reconnaître que les chances de réussite ne sont pas les mêmes selon qu'un titulaire du baccalauréat est admis dans telle ou telle université, a fortiori dans une « classe prépa » ou même dans un IUT avant de rejoindre plus tard une filière longue. En un mot, l'étudiant n'est pas au centre de notre système universitaire.

Les députés ont eu beau être très nombreux à dénoncer les conditions de vie, la mauvaise insertion des étudiants – vous l'avez dit, 90 000 étudiants quittent chaque année l'université sans diplôme –, s'indigner des faibles moyens humains et financiers, rien n'y a fait. On ne peut pourtant pas se satisfaire d'un système inégalitaire, d'une université à plusieurs vitesses qui mène les étudiants les plus chanceux à la réussite mais la plus grande partie d'entre eux à l'échec.

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