Les dispositifs de recrutement des enseignants-chercheurs, outre qu'ils consacrent un droit de veto exorbitant entre les mains d'un président, qui lui-même peut être totalement étranger au monde de la recherche et de l'enseignement, minorent les spécialisations et les compétences scientifiques éprouvées et validées par les communautés scientifiques.
Contrairement au texte, je pense que les statuts des personnels doivent relever de la fonction publique d'État. C'est indispensable pour des missions qui restent de longue haleine, tant pour la recherche que pour l'enseignement. La France ne souffre pas de trop d'emplois dans nos universités, au contraire. La massification des trente dernières années s'est effectuée à un rythme comparable à celle de nos voisins, mais avec moins de recrutements et de moyens.
La méthode, le calendrier, mais davantage encore le contenu de ce texte sont, pour nous, inacceptables. Vos priorités, madame la ministre, apparaissent bien étrangères à celles du monde universitaire dont nous avons pu faire le constat lors du lancement des assises de l'enseignement supérieur et de la recherche, qui se déroulaient le 2 juillet dernier.
On ne peut accepter que les urgences du monde universitaire soient négligées au bénéfice d'une démarche de pure idéologie.
Pour ces raisons, chers collègues, je vous demande d'adopter cette motion tendant à opposer la question préalable. (Applaudissements sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine et du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)