Nous avons besoin d'étudiants plus nombreux et mieux formés aux métiers de l'avenir.
Que l'on me comprenne bien. J'ai tout à fait conscience que le parcours scolaire de certains bacheliers ne les prépare pas à une formation académique de haut niveau. En tout cas pas tous, et pas immédiatement !
Vous le savez, ce sont les étudiants issus des filières professionnelles et technologiques qui connaissent les plus graves difficultés, mais le pays a besoin de leur qualification autant que ces jeunes ont besoin de parcours diplômants pour réussir leur vie.
Pour relever ce double défi, pour qu'enfin dans ce pays, université rime avec succès, le Gouvernement s'engage.
Le Gouvernement s'engage, d'abord, dans l'accompagnement des étudiants les moins bien préparés à la poursuite d'études. Les bacheliers professionnels et technologiques ne trouvent pas aujourd'hui les places qui, naturellement, leur reviennent dans les instituts universitaires technologiques et dans les sections de techniciens supérieurs. Eh bien, de la place nous avons l'intention de leur en faire ! Nous développerons l'offre de formation en STS et en IUT en la repensant pour la rendre plus attractive et mieux adaptée aux nouvelles perspectives de l'emploi.
Ensuite, le Gouvernement s'engage dans une politique d'aide sociale aux étudiants plus ambitieuse et plus équitable – sur les bourses, sur le logement – sans laquelle toutes les innovations pédagogiques dont nos établissements sont capables resteront lettres mortes.
Les universités pourront s'appuyer sur les responsabilités et sur les libertés nouvelles que nous allons leur confier pour mieux accueillir, mieux former et mieux insérer leurs étudiants.
Le projet de loi instaure l'orientation et l'insertion professionnelle comme troisième mission de l'université. C'était indispensable !
Pour qu'un parcours universitaire ait un sens, aux yeux mêmes des étudiants, des enseignants, et bien sûr aux yeux des employeurs, il doit avoir un point de départ cohérent et un point d'arrivée prometteur. Pour les étudiants, cela veut dire une orientation pertinente et une insertion préparée.
Cette insertion préparée, les sénateurs du groupe socialiste eux-mêmes l'ont voulue en demandant que la loi rende obligatoire la présence d'un bureau de l'insertion professionnelle dans chaque université.
Mais quelles chances d'insertion pour tous ceux qui se trompent de route, trébuchent, se heurtent à des obstacles infranchissables ?
Il est plus que temps que les universités assument pleinement l'orientation de leurs étudiants, non seulement pour soutenir les plus fragiles, mais aussi pour conforter les meilleurs dans leurs choix, stimuler leur ambition, leur faire oser l'université.
C'est pourquoi une orientation pertinente, c'est d'abord une orientation active !
Dès la classe de seconde, les lycéens doivent être mieux informés et mieux accompagnés dans leurs parcours et dans leurs choix. C'est une évidence.
Et qui mieux que les membres de la communauté universitaire pourront présenter à ces élèves l'ensemble des formations et les guider dans le maquis des filières ?
Qui mieux que des étudiants expérimentés pourront accompagner les premiers pas de leurs cadets ?
Qui mieux que les universités elles-mêmes, dans le cadre de leur nouvelle autonomie, pourront se saisir de leur liberté pour bâtir un projet qualifiant dans chaque domaine de formation ?
Nous devons focaliser notre attention sur la formation initiale, sur la licence universitaire : non seulement la renforcer d'enseignements qui lui manquent aujourd'hui, des cours de méthode aux langues étrangères ; mais aussi l'assouplir avec des passerelles qui rendent les réorientations possibles ; et enfin l'ouvrir sur le monde socio-économique. Car, ne l'oublions pas, des formations plus proches du monde du travail, ce sont des étudiants plus proches de l'emploi.
C'est en faisant exister une licence digne de ce nom que, sereinement, nous pourrons faire du master et du doctorat les formations d'excellence réservées aux meilleurs et aux plus motivés des étudiants français et étrangers.
L'université doit être le lieu du mérite et des talents, le lieu de toutes les excellences possibles : celle des cadres dont la nation a besoin, celle des chercheurs de demain. Des jeunes chercheurs français qui seront attendus sur les campus du monde entier, mais qui auront envie de revenir en France, à l'université, pour y enseigner à leur tour.