Madame Jeanny Marc, la nation s'est déjà saisie à plusieurs reprises du débat sur l'école. S'agissant en particulier du lycée, il y a non seulement le rapport Descoings, que vous avez cité, mais également un rapport parlementaire, dû en particulier à Benoît Apparu, qui a montré des convergences avec ce que propose M. Descoings. Vous auriez donc bien du mal à persuader les Français que la question scolaire n'est pas largement ouverte et débattue, notamment dans un ministère où le dialogue social est pratiquement continu.
Vous avez évoqué trois sujets.
D'abord, l'égalité des chances est bien la finalité du projet de réforme du lycée, qui veut lutter contre le fait que les élèves issus des milieux plus favorisés peuvent accéder plus facilement que d'autres à la section S, devenue aujourd'hui l'ouverture sur tous les emplois, alors que nous avons besoin d'encourager tous les élèves à s'orienter vers les filières technologiques et les filières professionnelles. Elles sont non seulement très formatrices, mais surtout débouchent sur un emploi.
Ensuite, vous avez évoqué le fantasme selon lequel nous voudrions faire des économies avec la réforme du lycée. À Saint-Lô, le Président de la République a indiqué que la réforme du lycée se ferait à encadrement constant. On ne saurait donc prétendre que cette réforme ait pour but de faire quelques économies sur ce niveau d'enseignement si important.
Enfin, vous avez rappelé les priorités : orientation, rééquilibrage des filières, justice sociale, meilleure prise en compte des différences entre les élèves, accompagnement plus personnalisé. Sur ce point aussi, madame la députée, nous sommes d'accord.
Je ne crois donc pas qu'il soit nécessaire aujourd'hui d'ouvrir un grand Grenelle de plus sur l'école. Je crois qu'il faut simplement continuer à travailler au quotidien pour faire évoluer un système qui, globalement, donne satisfaction à ses usagers. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)