Revenons au redécoupage électoral.
Le Conseil constitutionnel le demande ; le Gouvernement et sa majorité UMP le font. À première vue, tout est clair et simple : on prend les résultats du recensement et on fait tourner l'ordinateur. En réalité, pour le Gouvernement et sa majorité de droite, l'occasion est trop belle. Ils ont la main ; ils s'en servent avec l'aide d'un spécialiste : M. Marleix, rémouleur en chef ; le rémouleur est l'artisan qui aiguise les instruments tranchants, nous rappelle le dictionnaire. Il va se faire ciseleur de circonscriptions. Son expérience sera précieuse : il a déjà opéré en 1986 aux côtés de M. Pasqua ; excusez du peu !
Dans son intervention de cet après-midi, M. Marleix – qui traverse les législatures et les alternances – nous a prévenus qu'il ne recherche pas le meilleur système pour redécouper. Il cherche autre chose, mais pas le meilleur système ! Il ne s'agit pas de redécouper pour empêcher toute alternance à gauche, mission impossible en cas de raz-de-marée. L'objectif, plus modeste et plus efficace, est de rendre l'arrivée d'une majorité de gauche moins fréquente et moins ample. Regardez ce qui s'est passé en 1988 et en 1997. Le redécoupage n'est pas pour rien dans le fait qu'il n'y ait qu'une majorité relative en 1988. Les méthodes sont connues et je vais y revenir.