Un jour ou l'autre, certainement, on finira par nous demander de nous taire !
Pourquoi la majorité veut-elle réduire notre temps de parole ? Tout simplement parce que, comme l'a souligné Mme Billard, elle nie que nous sommes en train – si ce n'est déjà fait – d'abandonner le régime parlementaire pour un régime présidentiel.
Monsieur le secrétaire d'État, mesdames et messieurs les députés de la majorité, vous voulez nous empêcher de dire que rien dans vos propositions ne renforce la souveraineté populaire. Vous voulez nous interdire de dire que, dans ce projet de loi, rien ne garantit l'expression de la diversité de la nation, rien ne permet l'expression du pluralisme des idées, rien ne permet que chaque voix pèse du même poids, et rien n'assure au découpage électoral, rendu nécessaire par l'évolution démographique, une neutralité incontestable. Bref, rien dans ce texte ne réduit les inégalités qui existent entre nos concitoyens devant le suffrage universel.