J'ai souvent l'habitude de dire, s'agissant de la période 1997-2002, que nous n'avons pas été très bons s'agissant du logement. Vous nous avez prouvé qu'on pouvait faire bien pire ! (Protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Vous vous êtes contentés d'une relance en trompe-l'oeil des logements locatifs sociaux, et même de l'accession à la propriété. Et vous en avez fait supporter l'essentiel du coût aux collectivités locales, notamment par le biais de l'aide à la pierre. Le logement locatif social, en particulier le prêt locatif à usage social – le PLUS –, a connu une relance très modeste. L'effort a porté en réalité sur le logement intermédiaire, grâce au prêt locatif social, pendant que le logement très social, avec le prêt locatif aidé à financement très social – le PLA-I – s'effondrait, notamment dans l'agglomération lilloise.
S'agissant de l'accession sociale, vous avez décidé d'élargir le champ des bénéficiaires en l'ouvrant à certains de nos concitoyens qui n'en avaient pas vraiment besoin. Il aurait été préférable de centrer le dispositif sur ceux qui en ont véritablement besoin, au lieu de courir le risque du saupoudrage. Vous avez également supprimé toutes les contreparties sociales, pourtant fort modestes, au dispositif Robien.
La spéculation sur le prix des terrains de même qu'une âpre concurrence dans les appels d'offres frappent de plein fouet les organismes de logement. Vous avez en outre refusé le moindre encadrement à la profession de marchand de biens. Et vous n'avez rien fait devant la flambée des loyers, même pour le logement social, si ce n'est relever à dose homéopathique l'aide personnalisée au logement. Certes, la revalorisation du 1er janvier 2007 était toujours bonne à prendre, mais vous avez supprimé le mécanisme d'indexation annuelle. Enfin, vous avez consacré des moyens disproportionnés à la rénovation urbaine, au détriment de l'augmentation de l'offre, à laquelle la crise du logement exige pourtant de donner la priorité.
À cet égard, je me félicite des déclarations de la nouvelle ministre du logement et de la ville, qui considère qu'avant de démolir, il faut penser à construire.