Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, l'exonération fiscale des revenus étudiants est un objectif louable mais qui n'est certainement pas suffisant. Un tel projet n'a de sens que s'il s'inscrit dans une politique plus globale, mieux adaptée et plus volontariste en faveur de l'autonomie financière des étudiants. Le salariat étudiant n'est pas une fin en soi : peu d'étudiants travaillent par choix, il le font essentiellement par nécessité financière. Outre qu'il handicape parfois très lourdement leurs études, ce salariat se caractérise souvent par la précarité, des horaires extravagants, de faibles salaires, des licenciements abusifs, certains employeurs profitant de cette main-d'oeuvre peu habituée au monde du travail.
Le travail étudiant est une réalité subie par près d'un jeune sur deux. Il constitue un palliatif aux défaillances de notre système d'aides sociales. Face à cette réalité, un véritable accompagnement est nécessaire, qui doit passer par des mesures prioritaires tendant à l'autonomie des étudiants. Dès lors, la fiscalité n'est peut-être pas le levier prioritaire parce que l'immense majorité des étudiants n'est pas imposable, que c'est un nouvel avantage fiscal pour les familles plus aisées et que le salariat étudiant s'en trouve conforté. On ne peut pas s'en satisfaire, car celui-ci est souvent facteur d'échec et d'abandon des études.