Madame la présidente, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, j'avais préparé un certain nombre de commentaires généraux sur le budget mais, après avoir écouté mes collègues de la majorité, je crains les redites, tant ils se sont montrés pertinents et exhaustifs. Je profite de la présence des deux ministres pour appeler leur attention sur deux points qui me paraissent importants pour que ce budget de la rupture soit considéré comme juste. Si l'application des réformes est perçue comme telle sur le terrain, celles-ci seront en effet acceptées et soutenues par le pays.
Si je trouve d'abord que la suppression de 22 900 postes de fonctionnaires est une très bonne mesure, qui atteste la poursuite de la réduction de nos déficits publics, j'aimerais appeler votre attention, monsieur le ministre, sur la façon de la mettre en oeuvre. Il est capital que nous ayons le courage de supprimer ces postes là où il y en a trop, et que nous ne cédions pas une fois de plus à la facilité qui consiste à organiser des coupes claires là où ils assurent, sur le terrain, un véritable service public.
Pour vous donner un exemple, lorsque j'étais rapporteur de la commission des finances pour le PLFSS au Sénat, je suis allé contrôler la mise en place des agences régionales de l'hospitalisation, créées entre 1997 et 2002 – nous n'étions donc pas aux affaires – à des fins de déconcentration : non seulement les effectifs des fonctionnaires de la direction générale de la santé à Paris n'ont pas diminué, mais ils ont augmenté de 16 % ! Voilà un exemple qui illustre bien que la machine à créer de l'emploi public continue à tourner : c'est là qu'il faut trouver les économies budgétaires, et non dans nos départements, où nous avons besoin de nos enseignants, de nos policiers, gendarmes et infirmières.