Eh oui, on allait voir ce qu'on allait voir ! À y regarder de près, eh bien, en fait de rupture, on est plutôt dans la continuité. Il n'y a rien de nouveau à l'horizon : ce sont les mêmes qui sont privilégiés, ce sont les mêmes qui souffrent. Finalement, il s'agit du sixième budget de la majorité de 2002. On y trouve des cadeaux somptueux pour quelques-uns, et la ceinture pour tous les autres, qui doivent continuer à souffrir. D'ailleurs, vous avez reconnu avec honnêteté que la France était en faillite, souffrant d'un triple déficit. Le constat est celui de votre échec depuis cinq ans, et vous vous apprêtez à persévérer cinq ans de plus.
L'échec est d'abord la conséquence de la loi TEPA – travail, emploi, pouvoir d'achat. Je reconnais à la droite le mérite de toujours trouver des noms de loi merveilleux, mais, ensuite, cela se gâte. Oui, cette loi est d'abord injuste – rien de neuf, on le savait –, inefficace ensuite, si bien qu'elle mènera sûrement à l'échec. La seule finalité de la loi TEPA et de votre projet de loi de finances, c'est de faire des cadeaux somptueux à vos amis. Si vous vouliez vraiment un budget de relance et de rupture, vous n'auriez pas privilégié massivement ceux qui épargnent, au détriment de ceux qui consomment.
La loi TEPA entraîne des transferts fiscaux, et les cadeaux que vous offrez à quelques-uns – après le bouclier fiscal l'année dernière, que dire des avantages de cette année ? –, il faut bien les financer. Alors, ce sont les ménages les plus modestes, les classes moyennes qui sont floués et qui devront payer pour les autres.
En agissant ainsi, l'État s'est privé de ressources qui auraient pu être utilisées à de nobles missions. Quand je rencontre des personnes handicapées, je leur dis qu'elles ne trouvent pas de place en établissement parce que le Gouvernement a préféré privilégier certain chanteur helvéto-monégasque, pourtant fortuné, qui le sera plus encore grâce à vous, quand il reviendra en France.