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Intervention de Jean-Claude Mathis

Réunion du 16 octobre 2007 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2008 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Mathis :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur général, monsieur le président de la commission des finances, chers collègues, élaborer un budget, c'est prévoir ; c'est se projeter dans l'avenir ; c'est enclencher une dynamique économique, autant que faire se peut, favorable ; c'est aussi un acte politique majeur porteur de choix forts en matière de dépenses et de fiscalité. Il s'agit de déterminer, pour chaque exercice budgétaire et le plus précisément possible, quels sont nos besoins prioritaires et comment les financer à moindre coût dans un souci d'efficacité maximale.

Ce projet de budget pour 2008 se présente plutôt comme un budget de transition. Conformément aux engagements du Président de la République, il a pour principaux objectifs de moderniser et simplifier notre fiscalité, d'équilibrer nos finances publiques sur la durée du quinquennat, de valoriser le travail, de renforcer notre compétitivité et d'encourager l'innovation pour accélérer la croissance. Dans cette perspective, il se propose de diviser par deux le rythme de la dépense au cours du quinquennat, de cibler les mesures fiscales sur deux priorités, le pouvoir d'achat et l'innovation, et de stabiliser le déficit à 41,7 milliards d'euros.

Le déficit budgétaire de notre pays a été réduit de plus de 15 milliards d'euros en quatre ans – je renvoie à l'intervention d'Yves Deniau pour les chiffres annuels précis. Néanmoins, la France s'apprête à marquer une pause dans la baisse de ses déficits et dans la réduction de son endettement. Le Gouvernement a en effet fait le choix du choc de croissance et de confiance pour permettre de générer suffisamment de richesses au cours de l'année 2008 pour retrouver le chemin dont nous nous étions éloignés ces derniers mois.

Ce choix est responsable car il intègre le coût des mesures fiscales votées cet été, sur la base d'une croissance raisonnablement estimée entre 2 % et 2,5 %. Nous le savons, cette fourchette ne sera pas facile à atteindre car il n'est pas possible de tout bouleverser sur la durée d'un seul exercice. Les réformes structurelles, dont le pays a un cruel besoin, ne seront pas suffisamment engagées en 2008.

Certains esprits chagrins voient dans le déficit croissant la conséquence des cadeaux fiscaux liés à la loi relative au paquet fiscal votée cet été. Pourtant, nos difficultés budgétaires existaient bien avant que ces mesures ne soient prises. En effet, pas un seul budget n'a été voté en équilibre au cours de ces trente-trois dernières années. Le symptôme se rapporte donc à un mal structurel.

Diminuer la pression fiscale, élevée chez nous, ne revient pas à faire des cadeaux fiscaux. Laisser aux Français une bonne part du fruit de leur travail n'est pas un cadeau mais une simple mesure de justice. Il ne faut jamais perdre de vue que les richesses prélevées sont le résultat du travail de chacun.

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