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Intervention de Jean-Claude Sandrier

Réunion du 16 octobre 2007 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2008 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Sandrier :

Ma deuxième question est donc simple : pourquoi persévérez-vous dans une politique qui a échoué ? Cela fait plus cinq ans que nous entendons qu'il faut « libérer l'initiative », « libérer les forces », que, pour cela, il faut multiplier les exonérations fiscales et les allégements de cotisations sociales. Vous l'avez fait avec MM. Raffarin et de Villepin, alors que M. Sarkozy appartenait à ces gouvernements – quel est votre résultat ?

La croissance était de 2,2 %, elle est aujourd'hui de 1,8 %. Les inégalités se creusent : en cinq ans, l'École d'économie de Paris nous indique que 0,01 % des foyers les plus riches ont vu leurs revenus croître de 42, 6 % contre 4,9 % seulement pour les 90 % des foyers les moins riches. La pauvreté augmente, Martin Hirsch lui-même nous explique que pour la première fois depuis trente ans le pourcentage de pauvres dans la population vient de battre un record avec un taux de 12,1 %. Selon Médecins sans frontières, l'accès aux soins des plus pauvres se dégrade. Le nombre de retraités vivant en dessous du seuil de pauvreté a augmenté de 63 % en cinq ans. La précarité s'accroît. Les salaires sont quasiment bloqués. Le pouvoir d'achat est en baisse à cause de hausses de prix tous azimuts. Le voilà, le bilan de votre politique !

Si j'en crois le journal Les Échos – et il n'y a pas de raison de ne pas le croire – le seul point positif concerne les dividendes des actionnaires. En quatre ans, ils ont en effet augmenté de 70 % pour ceux du CAC 40. Pendant ce temps, les salaires ont augmenté de 6,6 %. Cherchez l'erreur.

Alors, madame la ministre, monsieur le ministre, pourquoi persévérez-vous dans une telle politique, négative pour une majorité de Français ?

Ce qui est inquiétant, ce n'est pas tant que les mêmes causes vont produire les mêmes effets – c'est une certitude – ; ce qui est inquiétant, c'est qu'en multipliant les cadeaux – et vous ne l'avez pas dit tout à l'heure –, l'on va battre en 2008 le record de 31 milliards d'euros d'exonérations de cotisations sociales, la prise en charge par l'État augmentant de 26 %, alors même, je le répète parce que c'est très important, que la Cour des comptes déclare que, pour l'essentiel, ces exonérations ne servent pas à l'emploi.

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