Monsieur Bapt, vous semblez connaître la solution, mais, si elle était si simple, il n'y aurait pas de débat entre partisans de la coercition et défenseurs de l'incitation.
La coercition paraît de prime abord séduisante, car on croit pouvoir jouer avec tous les effectifs. Cependant les jeunes médecins qui s'installent le font aujourd'hui à l'âge moyen de trente-neuf ans. La mise en place de mesures coercitives ne ferait que retarder encore le moment de leur installation, en médecine tant libérale que salariée, donc celui où les responsables de la gestion sanitaire disposeront d'effectifs médicaux véritables, c'est-à-dire fixés dans une zone sanitaire.
Aujourd'hui, lorsqu'un jeune finit ses études à vingt-huit ou vingt-neuf ans, il reste pendant dix ans en dehors de la régulation ou de l'organisation sanitaires. Pour les femmes, la vie personnelle entre en jeu, ce qui est normal. Quant à ceux qui effectuent des remplacements, ils bénéficient d'une qualité de vie peut-être supérieure à ceux qui s'installent, situation sur laquelle il convient de s'interroger. La méthode coercitive ne réglera donc pas le problème si l'on n'intervient pas sur la décennie qui sépare la fin des études du moment de l'installation.
Le problème n'est pas simple. Si elle n'a pas l'effet immédiat que nous souhaiterions, la proposition du rapporteur est intéressante. Toutefois il existe des mesures immédiates pour certaines spécialités, si l'on veut bien jouer sur les transferts de tâches.