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Intervention de Martine Pinville

Réunion du 2 mars 2009 à 21h30
Réforme de l'hôpital — Article 15

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Pinville :

Dans de nombreux territoires, les difficultés d'accès aux soins se multiplient : absence de médecins généralistes dans certains cantons ruraux ou quartiers, engorgement des services d'urgence, délais très importants pour obtenir un rendez-vous chez un spécialiste. Il s'agit d'un droit fondamental qui est bafoué pour nombre de nos concitoyens et d'une situation difficilement acceptable que nous n'avons pas le droit de laisser perdurer. Faut-il vivre dans le sud de la France ou en centre-ville pour avoir la chance d'être bien et rapidement soigné ? La réponse est non, au nom du principe d'égalité.

Quelle est la solution ?

L'obligation pour des jeunes médecins de s'installer dans telle ou telle zone d'un département rural ou d'un quartier est-elle la réponse adaptée ? Cette mesure serait injuste pour ceux qui ont choisi la médecine générale ; elle engendrerait un refus et une déqualification pour nos étudiants en médecine.

Dans ce contexte, il apparaît urgent d'établir une carte sanitaire où seraient répertoriées les carences dans l'offre de soins. Les pistes de travail sont nombreuses pour répondre à ces manques et favoriser l'installation de ces jeunes médecins dans les zones rurales ou les quartiers. Je pense à la création de maisons de santé, de pôles médicaux, qui regrouperaient les praticiens. De telles initiatives ont été prises dans ma région, en Poitou-Charentes, et je ne peux que m'en féliciter.

Encore faudrait-il que, dans le même temps, les futures agences régionales de santé ne suppriment pas tel ou tel service de l'hôpital de proximité voisin, voire l'hôpital lui-même. Ces structures sont par essence des éléments de soutien et de collaboration privilégiés pour des jeunes médecins désireux de s'installer là où la pratique médicale est, par définition, la plus contraignante.

Permettez-moi d'évoquer les solutions qui pourraient amener une meilleure répartition des médecins spécialistes et des médecins sur nos territoires.

Il serait ainsi souhaitable, me semble-t-il, de faire correspondre le nombre de postes ouverts par spécialité à l'internat avec les besoins réels dans chaque territoire ou région. Pourquoi ne pas limiter l'accès au conventionnement pour certains spécialistes dans les territoires suréquipés ? De cette façon l'accès aux soins pour tous ne serait plus, demain, un voeu sans lendemain.

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