Je ne citerai pas son nom ; je peux seulement vous dire que c'est un ami de Pierre Méhaignerie ! (Sourires.)
Disposons-nous aujourd'hui d'un nombre satisfaisant de médecins ? Pour la médecine générale, tout dépend si l'on prend pour base 100 000 médecins généralistes ou 56 000 vrais médecins, en ne comptabilisant pas les médecins à exercice particulier. On aboutit à des résultats tout à fait différents, pour ne pas dire contradictoires, selon les ratios retenus.
0Toutefois l'essentiel, madame la ministre, est de prendre le temps médical réel comme critère de référence. Les médecins actuels ne travaillent en effet plus comme ceux des générations précédentes.
On se préoccupe beaucoup, et à juste titre, de la formation des médecins généralistes, mais on oublie que de nombreuses spécialités, nécessaires elles aussi, vont manquer demain de praticiens ; je pense en particulier à la santé publique, à la pédiatrie, à la neurochirurgie ou à la chirurgie digestive. Cela est si vrai que certains se demandent s'il y aura suffisamment de chirurgiens pour nous opérer demain. Nous devons donc anticiper et former dès aujourd'hui les praticiens dont nous aurons besoin dans les dix prochaines années.
Pour ce faire, la région est le bon niveau d'intervention. Il convient de s'appuyer sur les travaux des observatoires régionaux de santé, qui devraient inclure tous les observatoires existants, et de définir, au niveau de chaque région, le numerus clausus puis le nombre d'internes à former pour chaque spécialité.
Le texte va donc dans le bon sens. Il faut savoir que 80 % des jeunes formés dans une région y restent car ils ont tissé des liens professionnels ou s'y sont mariés. À moins de vouloir fuir leur belle-mère, ils ne partent pas. (Rires) Cela arrive !
Toutefois, cette compétence devrait être du ressort des agences régionales de santé, qui s'appuieraient sur les travaux des ORS et des conférences régionales de santé. Un amendement en ce sens a été adopté en commission et j'espère, madame la ministre, que vous lui donnerez un avis favorable.
Il convient également de veiller à la formation de la filière universitaire de médecine générale, de nommer enfin des chefs de clinique et des professeurs pour la médecine générale, de veiller aux terrains de stage en ambulatoire qui doivent être rendus obligatoires. À cet égard, madame la ministre, j'espère que vous reprendrez un amendement adopté en commission, déclaré irrecevable au titre de l'article 40 qui vise, point essentiel, à ce que ces stages aient lieu à la fois en zone rurale et en zone urbaine. Les futurs généralistes doivent savoir comment se pratique la médecine en ville comme à la campagne.