C'est un sujet sensible, car nous avançons dans un contexte rendu difficile par la prolifération de la contrefaçon. Il n'est qu'à voyager en Europe pour prendre la mesure du défi du numérique. Je ne pense pas seulement aux Pays Baltes, dont la croissance économique à deux chiffres nous fait rêver et qui ont appuyé leur réussite actuelle sur les nouvelles technologies. Si ce sont des exemples dont nous devons nous inspirer, nous ne pouvons comparer ce qui n'est pas comparable : la taille de leurs territoires et leurs populations leur permettent des révolutions rapides.
En revanche, l'Espagne, immense et vieux pays, a pris à la corde le virage du numérique et du haut débit. Aujourd'hui, combien d'entreprises de nos circonscriptions trouvent des débouchés inattendus dans la péninsule Ibérique, et combien d'entre elles doivent aussi, parallèlement, faire face à la compétition de concurrents espagnols ?
Je pourrais multiplier les exemples et énumérer les pays, faisant à cette tribune une sorte d'inventaire dont le dénominateur commun, au fond, ne serait rien d'autre qu'une illustration des effets de la mondialisation. Pour revenir à la France, il faut souhaiter le plus grand succès aux Assises du numérique qui se dérouleront jusqu'à la fin du mois. Je suis d'ailleurs très heureux que nos collègues socialistes en aient pris conscience, notamment par la voix de Mme Erhel. C'est une première étape indispensable. Je crois que cette initiative devrait être démultipliée par une large campagne de communication citoyenne.
Promouvoir la modernisation de nos infrastructures numériques, c'est aussi une bonne occasion de parler, pour une fois, des trains qui arrivent à l'heure. C'est une opportunité formidable à mes yeux, alors même que nous sommes pleinement dans le temps de l'action, de renouer avec les Français en leur redonnant de l'ambition et des objectifs.
Mais si, après avoir pris des exemples chez nos voisins, j'en suis revenu à la France, je ne souhaite pas y revenir seul. Vous non plus, semble-t-il, madame la ministre et messieurs les secrétaires d'État, puisque les dispositifs que vous soumettez à notre examen comprennent aussi un ensemble de mesures en faveur des étrangers qui font le choix de s'implanter en France. Vous souhaitez les y encourager, qu'il s'agisse de salariés, de chercheurs, ou de cadres de haut niveau. C'est évidemment essentiel, non seulement au regard de la plus-value que nous retirons de leur présence en termes d'expérience professionnelle, de dialogue des cultures et de savoir-faire, mais aussi parce que lorsqu'ils repartiront dans leur pays d'origine, s'ils ont été bien accueillis, si leur séjour fut agréable et fructueux, ils seront chez eux nos meilleurs ambassadeurs.