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Intervention de Pierre Gosnat

Réunion du 2 juin 2008 à 21h30
Modernisation de l'économie — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Gosnat :

Cette réalité, propice aux ententes, discrédite d'autant plus vos prévisions que les décisions de la Haute autorité de la concurrence, que vous souhaitez créer, resteront marginales. Et d'ailleurs, quels en seront ses moyens, alors que vous prévoyez de réduire le nombre de fonctionnaires affectés à ces contrôles ?

Inefficaces enfin, car, dans un contexte de crise financière mondiale, vous optez pour la financiarisation de notre économie, au détriment des PME, du logement social, de la Caisse des dépôts et consignations, et de l'équilibre économique de notre pays. Au lieu de mener une réflexion sur le financement de l'économie réelle de notre pays, vous préférez vous engouffrer dans le wagon de l'ultralibéralisme et de la spéculation, faisant fi des risques croissants liés à la multiplication des crises financières.

Alors que nous aurions besoin de nouvelles normes prudentielles afin de sécuriser et de réguler les placements, vous faites le choix du « laisser-faire, laisser-aller ». Vous allez à rencontre de ce que la rationalité nous dicte dans les temps actuels. Ainsi, de nouveaux drames humains liés aux antagonismes et crises répétées du capitalisme mondialisé sont à prévoir.

J'ajoute que ce projet de loi est profondément injuste. Votre politique économique, notamment en matière de pouvoir d'achat, se concentre sur la relance de l'offre au détriment de la demande. La mise en oeuvre de politiques visant à une baisse générale des prix et à une accentuation de la concurrence aura des conséquences sociales désastreuses. La pression sur les fournisseurs et la recherche de minimisation des coûts de la grande distribution, ce qui n'a rien à voir avec les profits de celle-ci – je rappelle que les entreprises de la grande distribution sont parmi celles qui réalisent le plus de profits –, se répercuteront directement sur les petits producteurs et les salariés des grandes surfaces, alors qu'ils connaissent déjà des situations sociales difficiles : temps partiels, flexibilité, salaires inférieurs au SMIC, insécurité comme tous ces salariés sans papiers.

En réalité, cette politique n'est que la reproduction à grande échelle de vieilles recettes conservatrices visant à dévaloriser le travail pour toujours le payer moins. Les députés communistes et républicains s'opposent aux mesures contenues dans la LME, car elles consacrent l'hyper-puissance des distributeurs et de leur réseau de centrales d'achat. La souplesse recherchée en matière de coopération commerciale et l'abrogation de l'interdiction de discrimination ne feront qu'aggraver ce constat. Au contraire, nous devrions protéger les fournisseurs, en particulier dans le domaine agricole, en excluant que les opérations de promotion commerciale soient rémunérées par le fournisseur.

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