D'ailleurs M. Fabius a lui-même reconnu que, juridiquement, cela n'avait aucun sens ; mais c'est surtout une véritable insulte au Gouvernement de M. Schröder, qui a pris le premier, avant celui de la France, la responsabilité de dire non à cette intervention américaine en Irak, sans même évoquer la Turquie, dont chacun sait qu'elle est un allié très proche des États-Unis et qui n'a pas accepté que son territoire soit utilisé comme base arrière pour l'intervention en Irak ! (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)
S'agissant de la défense européenne, enfin, chacun a reconnu qu'elle avançait lentement, trop lentement.
Chacun sait bien que les raisons en sont d'abord liées à nos institutions européennes, à la difficulté d'avoir une vraie politique étrangère et un véritable leadership politique en Europe. Cependant c'est aussi, il faut le reconnaître, parce que, les uns comme les autres, depuis vingt ans, nous n'avons jamais réussi à convaincre les autres Européens que nous pouvions proposer une alternative crédible à la protection que leur apportait l'OTAN.
Soit nous poursuivons comme cela, et nous continuons à accepter l'idée que la défense européenne est un sujet de colloque, de discours, de voeux, sur lequel on avance par tout petits pas. Soit nous débloquons la situation en démontrant aux Européens qu'à côté de la solidarité atlantique en construction, nous pouvons inventer une défense européenne.