Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, mes chers collègues, nous vivons aujourd'hui une journée historique, comme l'ont été celle du 4 avril 1949 – avec la signature du traité de l'Atlantique Nord, dont l'article 5 prévoit la solidarité entre ses membres en cas d'agression – et, dix-sept années plus tard, celle du 7 mars 1966, lorsque le général de Gaulle a annoncé officiellement l'intention de la France de se retirer de la structure militaire de l'organisation du traité de l'Atlantique Nord. À ce moment de l'histoire, le général de Gaulle voulait, pour notre nation, un État militairement fort, un État souverain, un État placé sous aucune domination quelle qu'elle soit, concernant le devenir de sa stratégie politique en matière de défense nationale, en particulier avec le développement de la dissuasion nucléaire.
Ce même 7 mars 1966, Charles de Gaulle, Président de la République a demandé aux États-Unis de quitter leurs bases situées sur le territoire français.
Depuis lors, la défense de notre nation et celle de l'Europe vivent en parallèle. En 1952, avec la crainte d'une possible troisième guerre mondiale, dans le contexte de la guerre froide entre les deux grands blocs de l'Est et de l'Ouest, quelques États signent le traité de paix de Paris instituant la Communauté européenne de défense. Deux années plus tard, la France rejette cette communauté européenne de défense que nous réclamons avec force aujourd'hui, sous la forme d'une armée européenne.