Monsieur le député, vous attirez l'attention de Roselyne Bachelot sur la possibilité de l'émergence, dans la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, d'une épidémie de chikungunya durant la période estivale.
S'agissant de la lutte antivectorielle, je tiens à rappeler que le moustique Aedes albopictus, présent en Italie depuis 1990, fait l'objet d'une surveillance rigoureuse qui a permis de montrer que ce moustique était implanté depuis quelques années dans un secteur limité géographiquement à la Corse et aux départements des Alpes-Maritimes et du Var. La démoustication en dehors de toute situation à risque incombe aux conseils généraux concernés, selon la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales.
Toutefois, une stratégie de communication accompagnant la lutte antivectorielle a été élaborée en lien avec les collectivités concernées. Cette stratégie repose essentiellement sur la mobilisation et l'implication de la population locale, notamment en ce qui concerne la destruction des gîtes larvaires. La plupart de ces gîtes étant de nature anthropique, il est donc nécessaire de faire prendre conscience à chacun de la nécessité d'adopter des mesures destinées à limiter la multiplication des moustiques.
S'agissant de la sécurisation des produits sanguins, le plan anti-dissémination du chikungunya et de la dengue en métropole, élaboré par les services du ministère de la santé, prévoit l'activation d'une cellule d'aide à la décision, chargée de proposer les mesures du plan à mettre en oeuvre en fonction de la situation et du niveau de risque.
Si une épidémie de chikungunya se déclarait et que le niveau 4 – c'est-à-dire la présence de plusieurs foyers de cas humains autochtones – devait être atteint, une mesure d'arrêt immédiat des collectes de sang dans la région PACA serait appliquée. L'approvisionnement en produits sanguins labiles serait alors effectué par les établissements de transfusion sanguine régionaux non touchés par l'épidémie. Cependant, le prélèvement de plaquettes ne serait suspendu que pendant trois semaines environ, durée nécessaire à la mise en place des tests de recherche du virus, d'une part, et du procédé d'inactivation virale que vous avez mentionné, d'autre part.
Les épidémies de chikungunya qui ont sévi à La Réunion en 2006 et – dans une moindre ampleur – en Italie en 2007 sont là pour le rappeler : l'apparition de cas autochtones de chikungunya et de dengue en France métropolitaine est possible. C'est la raison pour laquelle nous sommes particulièrement vigilants et attentifs à la situation dans le sud de la France.