Monsieur le député Marsac, votre question est très intéressante en ce qu'elle nous interpelle sur la complexité des choix de délimitation de compétence voire, parfois, sur leur incohérence. Vous avez appelé mon attention sur l'organisation des services de l'emploi sur le territoire du pays de Redon et particulièrement sur une proposition d'organisation des services de Pôle emploi qui ne semble pas – et votre démonstration est assez convaincante – en adéquation avec le ressort de la maison de l'emploi.
Ainsi que vous le savez, le déploiement territorial de Pôle emploi est une opération à bien des égards complexe. Elle s'appuie sur des réseaux préexistants importants et fortement implantés. L'ANPE disposait de 830 agences locales et le réseau de l'assurance chômage de 650 points d'accueil dont, au jour de la création de Pôle emploi, une partie lui a été transférée et une autre mise à disposition.
Cette réorganisation doit permettre d'améliorer rapidement la qualité du service rendu aux usagers, notamment par la mise en place de sites mixtes. C'est pourquoi le conseil d'administration de Pôle emploi a entendu appuyer ces orientations relatives à cette opération de déploiement territorial sur une large concertation portant à la fois sur les besoins des usagers et sur les besoins des territoires.
Les conclusions de ces travaux, qui ont associé l'ensemble des acteurs concernés, organisent le déploiement du réseau de Pôle emploi en deux temps : d'abord un premier palier de déploiement d'un réseau unifié à partir des sites existants ; ensuite, la préparation d'une restructuration plus lourde, optimale et concertée.
Ainsi, pour l'année 2009, l'organisation de son réseau a constitué l'occasion pour le nouvel acteur du service public de l'emploi de capitaliser sur les pratiques antérieures des réseaux des anciennes agences locales pour l'emploi et des anciennes antennes ASSEDIC.
Cet exercice doit aboutir à la constitution de la première étape de déploiement de Pôle emploi à travers la constitution de 950 sites mixtes d'accueil du public.
Des regroupements sur des sites uniques sont engagés. Le 18 juin, on dénombrait 146 sites mixtes, avec comme perspective une mixité totale des sites accueillant du public avant la fin de l'année 2009.
Ce schéma d'implantation respectera les principes suivants : critères d'accessibilité ; critères de taille ; possibilité d'adaptation des modalités de délivrance des services en fonction du contexte local ; présence maintenue en zone urbaine sensible ; un réseau cible de l'ordre de 1 000 à 1 200 unités locales ; enfin, 75 % des opérations réalisées d'ici à 2011.
Il convient de souligner que, d'une part, les premières actions procèdent d'une adaptation des situations existantes et que, d'autre part, le schéma cible d'organisation territoriale de Pôle emploi doit s'inscrire plus largement dans une organisation territoriale du service public de l'emploi sur lequel le conseil régional de l'emploi doit être consulté.
J'en viens à la situation particulière du pays de Redon qui, comme vous le soulignez, présente la spécificité d'être à cheval sur trois départements et sur deux régions. Cette configuration, qui correspond effectivement à un bassin de vie, ne semble pas – c'est le moins qu'on puisse dire – en totale adéquation avec un premier projet d'implantation territoriale des sites Pôle emploi, notamment sur la partie ligérienne du territoire, autrement dit pour les communes situées en Loire-Atlantique. En effet, le schéma adopté par le nouvel opérateur s'appuie sur les projets d'organisation élaborés par chacune de ses directions régionales concernées.
Néanmoins, ce schéma doit être construit en concertation avec les différents partenaires et acteurs du service public de l'emploi. Dans cet esprit, une proposition formulée par Pôle emploi sur ses zones de compétences entre les sites de Redon et de Blain vient d'être validée par l'ensemble des élus à la suite d'une réunion qui s'est tenue le 25 juin dernier, associant élus et représentants des missions locales, de la maison de l'emploi et de Pôle emploi. Je considère qu'il s'agit là de la première démonstration encourageante d'une collaboration efficace entre les élus et les différents acteurs du service public de l'emploi, en vue d'optimiser le service rendu à nos concitoyens.