Madame la ministre, monsieur le secrétaire d'État, chers et excellents collègues, voilà, au coeur de l'été, avec l'espoir de le voir se dissoudre dans le brouhaha des départs en vacances, un texte incomplet, impuissant et, en réalité, mensonger. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Un texte qui va modifier grandement l'esprit dans lequel a été créée l'ANPE. Cette agence, destinée à soutenir, conseiller, orienter ceux qui ont perdu leur travail, va devenir une agence pour sanctionner, contrôler, dévaloriser le travail, et où l'on se rendra avec crainte.
Vers quel État allons-nous si ce qui doit sécuriser inquiète ?
Ce texte est d'abord incomplet et, contrairement à vos affirmations, déséquilibré.
Pour tout dire, nous avons beaucoup cherché, jusqu'entre les lignes de ses deux articles : nous avons facilement trouvé les devoirs, mais où sont les droits des demandeurs d'emploi, des droits véritables conclus dans l'équité des positions de chacun ?
Nous lisons bien : « Le service public de l'emploi s'engage à mettre en oeuvre toutes les actions jugées nécessaires pour faciliter le retour à l'emploi. »
Mais où sont les actions concrètes, où sont les moyens que l'on puisse ériger en droits pour les demandeurs d'emploi ?
Où sont les aides véritables à la mobilité géographique, où est énoncé le principe « à travail égal, salaire égal » ?
Où est le renforcement du service public de la petite enfance pour favoriser l'emploi des femmes ?
Où est le développement de l'accompagnement et de l'accès à la formation pour tous, alors que, dans le même temps où nous discutons, vous annoncez la suppression de 141 postes à l'ANPE en Île-de-France ?
Où sont les mesures incitatives à l'emploi des plus de cinquante-cinq ans ?
L'UNEDIC reconnaît n'avoir dépensé en 2007 que la moitié du budget dont elle dispose.