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Intervention de Christian Estrosi

Réunion du 6 novembre 2007 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2008 — Outre-mer

Christian Estrosi, secrétaire d'état chargé de l'outre-mer :

…en assumant parfaitement ses compétences régaliennes, avec une volonté de dialogue social, avec une volonté de concertation. Mais comme je l'ai dit aussi à chacun de ceux que j'ai rencontrés là-bas et qui sont engagés dans le mouvement social : oui au dialogue, mais non à la violence. Lorsque trois policiers sont agressés et ont neuf jours d'ITT, je suis désolé, ce n'est pas acceptable. Il faut que chacun sache que le dialogue, cela ne consiste pas à bloquer des usines pendant des semaines, cela ne consiste pas à mettre des banderoles bleues sur les façades et les vitrines des magasins pour empêcher chacun de travailler librement. La République, en Nouvelle-Calédonie, aujourd'hui, dans le respect des accords de Nouméa, pour moi, c'est cela aussi. Et je voulais le réaffirmer à cette occasion. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

Je remercie Gaël Yanno de dire qu'il sera vigilant, au sein de la commission des finances, pour que tous nos accords contractuels soient respectés. Parce que cela aussi, ce sera un engagement pour chacun.

Et quand, avec Pierre Frogier, nous allons dans la province du Nord et que nous sommes reçus par son président, Paul Neaoutyine, pour nous réjouir ensemble, avec lui, de l'aboutissement de la démarche pour l'usine du Nord, et que ce président, avec le soutien du président du Congrès, nous demande de participer à l'aménagement des infrastructures routières, des logements pour actifs – on va créer près de 7 500 emplois sur un territoire où, il y a quelques années encore, il n'y avait aucune activité économique et sociale –, je crois que nous démontrons à quel point consacrer notre énergie à la prospérité de la Nouvelle-Calédonie et unir nos efforts pour cela – comme vous vous y êtes engagés, cher Pierre Frogier, cher Gaël Yanno – vaut beaucoup mieux que de continuer à mener des débats idéologiques stériles qui ne pourraient conduire qu'à la perte de la Nouvelle-Calédonie.

Je voudrais, cher Michel Buillard, vous remercier, monsieur le député et maire de Papeete, d'avoir rappelé que, sur votre demande – et l'on sait le combat que vous avez mené ici même depuis des années –, l'État s'engage à vos côtés, notamment pour l'enseignement supérieur : près de 15 millions d'euros pour l'Université de Polynésie française. En témoigne également l'aide au logement pour les étudiants, alors que c'est une compétence territoriale, et non de l'État. À votre demande, sur votre insistance, parce que, d'une certaine façon, et cela dit sans vouloir remettre en cause l'autonomie du territoire, celui-ci n'a peut-être pas les moyens de s'engager dans cette voie, nous avons choisi, soit sous forme contractuelle, s'il l'accepte, soit directement, si le territoire n'est pas prêt à contractualiser, d'accompagner les étudiants pour faire face à leurs difficultés de logement, et ce à hauteur de 1,3 million d'euros. De même, je soutiendrai votre démarche en faveur de la Maison des étudiants.

Il convient de rappeler que nous avons négocié depuis des mois et des mois avec l'ensemble des services de la Polynésie française ce contrat de projets qui porte à la fois sur l'aide aux communes, sur la santé, sur la réhabilitation des logements insalubres – dont l'incendie qui a eu lieu à Faa'a et a plongé près de 90 familles dans une situation de grave précarité montre la nécessité –, sur les problèmes d'assainissement auxquels sont confrontés les communes, et encore plus la vôtre, qui doit accueillir tous ceux qui, partis des archipels, sont venus chercher du logement et de l'emploi à Tahiti, et plus particulièrement à Papeete.

L'engagement de l'État en faveur de l'enseignement supérieur est de 177 millions d'euros, avec un effet de levier de près de 450 millions d'euros. Aujourd'hui, nous sommes paralysés pour signer ce contrat de projets. Quelles que soient la présidence, le gouvernement, la majorité en place, cela n'a pas d'importance : ce que nous étions prêts à signer hier, nous sommes prêts à le signer aujourd'hui. Et c'est bien pour cela que dans le budget que nous vous présentons, nous avons déjà provisionné 28 millions d'euros pour la première année du contrat de projets, avant même de l'avoir signé, et ce afin d'être certains que si, demain, un gouvernement de Polynésie française accepte de signer tout ou partie de ce contrat de projets, le Parlement aura déjà pris les mesures nécessaires pour que nous puissions engager sa mise en oeuvre sans tarder.

M. Almont a traité la difficile question de l'utilisation du chlordécone en Martinique et en Guadeloupe, et de ses effets. Je veux lui dire que nous travaillons sur ce dossier en liaison très étroite avec les ministères concernés – santé, agriculture, environnement. Nos priorités consistent d'abord à renforcer la qualité des contrôles sur les produits agricoles offerts à la consommation des Antillais : aucun doute ne doit subsister quant à la présence ou non de résidus de pesticides. Nous voulons ensuite promouvoir la qualité des produits en renforçant les signes de qualité, car il n'est pas normal de sacrifier ceux qui font de l'agriculture de qualité sur des terres non polluées. Quant aux territoires pollués identifiés, nos services travaillent en concertation permanente avec le ministère de l'agriculture en vue de les requalifier, de les reconvertir ou de les dépolluer. Nous entendons encore développer une communication de qualité, exacte et simple, en direction des Antillais, sur l'impact du chlordécone et sur les risques évalués scientifiquement par les établissements de recherche, comme l'INSERM, ou par les agences d'évaluation des risques, telles l'AFSSA ou l'AFSSET. Les Antillais ont droit à une transparence totale et nous y serons attentifs. Enfin, le laboratoire de la Drôme où sont envoyés les prélèvements sera déplacé vers la Martinique et la Guadeloupe, afin que les expertises, dont il fallait attendre les résultats trois semaines, voire un mois, puissent être effectuées sur place.

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