Après le gréviste, nous avons eu le malade, le malade vous dis-je ! Voilà comment ce Gouvernement a instauré les franchises médicales qui permettent aux malades de payer pour les malades. Ils n'ont qu'à être bien portant tout de même !
Ensuite est venu le tour du code du travail. Vous aviez trouvé un coupable, un fautif : le code du travail vous dis-je ! On l'a d'abord un peu assoupli, rendu plus flexible avec la rupture conventionnelle et le contrat a objet défini, la sécurisation des parcours professionnels attendrait. Mais, la semaine dernière, le code a été carrément dynamité. Désormais la concurrence entre les entreprises se fera aussi sur les normes sociales : Dunlop contre Goodyear, le dumping social est en marche.
Alors que la mondialisation offre aux pays en développement un potentiel de croissance économique et d'élévation du niveau de vie de leurs populations, l'occasion aurait été belle pour eux d'améliorer les conditions de vie et de travail et d'élever leurs normes sociales. Mais vous choisissez ce moment pour niveler par le bas et dégrader nos propres normes sociales ! Mesdames, messieurs du Gouvernement et de l'UMP, vous faites le choix de sous-développer la France. Désormais, comment refuser une suppression des repos compensateurs dans une petite entreprise ? Comment s'opposer à un forfait de 282 jours de travail par an quand la direction de l'entreprise menace de délocaliser ou de supprimer des emplois ?
Il faut reconnaître que vous avez de la constance. Il y a d'abord eu la loi dite TEPA qui coûte si cher aux finances publiques – 14 milliards d'euros par an – et son mot d'ordre « enrichissez-vous » – « si vous en avez les moyens » est sous-entendu. Cette réforme entretient le culte des inégalités – si cher à Mme Lagarde –, moteur supposé de la société puisque ces inégalités sont censées, dans un premier temps, arroser en cascade jusqu'aux plus démunis de nos concitoyens grâce à la compassion des plus chanceux, puis, dans un second temps, leur donner envie de lutter dans cette jungle pour atteindre le niveau supérieur. Il y a eu ensuite le fameux bouclier fiscal, qui permet de rendre de l'argent à ceux qui n'en ont pas besoin, et la loi de modernisation de l'économie avec l'auto-entrepreneur de M. Novelli. L'auto-entrepreneur, ce tâcheron moderne, concurrencera dans son auto-entreprise celle dont il est parallèlement le salarié ! Mangez-vous entre vous, mangez-vous vous-même, tel est le nouveau mot d'ordre de ce Gouvernement. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)