L'offre raisonnable pourrait comporter, au bout de trois mois d'inscription à l'ANPE, une rémunération à 95 % du salaire antérieur et, après six mois, à 85 % – pourquoi pas 84 %, d'ailleurs ? Mais comment gérer ce décompte en mois ? Comment fera un chômeur qui s'est inscrit à l'ANPE le 1er juillet ? Quid des offres d'emplois raisonnables ou non pendant les mois d'été ? Le demandeur d'emploi sera automatiquement contraint d'accepter une offre à 95 % de son salaire antérieur !
On peut me répondre que ce type de système existe ailleurs. Certes ! Mais partout, notamment en Allemagne, il a eu pour conséquence une explosion de la précarité et une paupérisation tant des chômeurs que des personnes qui ont repris un emploi. Aux Pays-Bas, où le taux d'emploi général de la population avoisine 70 %, environ 40 % des actifs sont employés à temps partiel, pourcentage qui atteint 70 % pour les femmes.
Quant au contenu de ces emplois, la définition de l'offre devenue raisonnable parle d'emplois compatibles – nous reviendrons sur ce point lors de la discussion des articles – avec les qualifications du demandeur. Mais tout est compatible ! Il n'y a aucune incompatibilité entre une formation d'avocat et un emploi de cueilleur de fraises, pour reprendre un exemple médiatique. Demandez à M. Copé – pardon, à maître Copé – d'aller cueillir des fraises. Sa formation s'y prête sans doute.