…qu'il y a une demande des salariés. Nous avons mis en place des dispositifs locaux qui ont connu un grand succès, mais les demandes des salariés se heurtent parfois au refus des employeurs. Je propose donc que le chèque-transport qui a été créé sur le modèle du chèque-déjeuner ne soit plus facultatif, mais que, si un salarié le souhaite − car il n'est pas question de le lui imposer −, il puisse exiger de son employeur qu'il le finance.
J'ai parlé, dans la discussion générale, de mesures concrètes en faveur du pouvoir d'achat. Je me suis livré à un petit calcul : un salarié qui, 250 jours par an, fait vingt kilomètres par jour dans une petite voiture pour se rendre à son travail − dix kilomètres aller, dix kilomètres retour, et vous voyez que je suis plutôt en dessous de la moyenne nationale −, parcourt 5 000 kilomètres dans l'année et dépense pour cela quelque 1 500 euros. Si on lui permet d'économiser cette somme en prévoyant un cofinancement par l'employeur et l'employé de ces déplacements en transports en commun, on pourra quasiment dégager un treizième mois pour un salarié payé au SMIC.
Dernier argument en faveur de l'amendement : il supprimerait une forte et ancienne inégalité territoriale entre l'Île-de-France et les autres régions, puisque les salariés d'Île-de-France peuvent exiger de leur employeur, public ou privé, le remboursement partiel − jusqu'à 50 % − de la carte Orange, alors que, dans nos régions de province, ce n'est pas possible.