Madame la ministre, je vous avais interpellée, hier soir, à la suite d'une dépêche qui dévoilait la lettre de mission très précise que le président Nicolas Sarkozy vous avait adressée justement au sujet de l'ouverture des magasins le dimanche. Il y avait même une injonction : que ce soit réglé cet été ! D'ailleurs, vous avez repris un peu cette injonction en disant : « Il faut absolument que l'on règle cette question vite, le plus vite possible. »
Il y a quand même un vrai problème : celui du respect du code du travail. Depuis des années et des années, de très nombreux cas, en France, montrent que les préfets n'appliquent pas la loi. C'est tout de même assez fort !
Des entreprises de la grande distribution grignotent, peu à peu, au-delà des cinq dimanches qui peuvent être autorisés. Quand les soldes commencent, vous avez des magasins qui les démarrent à minuit une ! Pour être dans la journée ! C'est complètement débile tout ça ! Sur les Champs-Élysées, vous avez Virgin, qui, quand il lance un produit, une Game Boy ou je ne sais trop quel jeu vidéo, ouvre son magasin à minuit une. Les grandes chaînes alimentaires – Carrefour, Auchan et j'en passe – multiplient les demandes de dérogations auprès des préfets et des élus locaux au seul motif qu'il faut vendre pour la rentrée scolaire, et la fois suivante qu'il faut vendre je ne sais trop quoi. Bref, petit à petit, on aboutit à une désorganisation totale, à une mise en danger de la santé des salariés et à leur surexploitation.
Dans ces métiers-là, ces entreprises-là, les salaires sont tellement des salaires de misère ! Alors, oui, les salariés veulent peut-être gagner 300 euros de plus. Ce sont souvent beaucoup de jeunes qui travaillent dans ces entreprises. Bien sûr qu'ils veulent gagner 300 euros de plus. Quel choix ont-ils ? D'être payés un salaire de misère ou de rajouter un peu d'argent à la fin du mois ? Le choix n'existe pas en la matière.
Si l'exigence d'une règle nationale est incontournable, nous avons un exemple : en Alsace, il n'y a rien d'ouvert le dimanche. Ils n'en sont pas morts, les Alsaciens ! D'ailleurs, c'est la seule région que vous avez conservée. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)