Monsieur Muzeau, depuis une heure que je vous écoute, j'ai l'impression d'entendre que tous les patrons sont esclavagistes. Je souhaiterais donc vous rappeler quelques éléments d'information. (Protestations sur les bancs du groupe socialiste, radical et citoyen.)
Votre discours surprend un peu le jeune chef d'entreprise que je suis.
Permettez-moi donc de vous rappeler, puisque vous semblez ne connaître que le CAC 40, que les PME et TPE représentent 1,6 million d'entreprises en France. Surtout, les PME sont des entreprises patrimoniales, où les relations humaines, fondées sur la proximité entre le chef d'entreprise et les salariés, font converger les intérêts réciproques autour d'un même projet, ce qui est aux antipodes de la seule logique financière. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Il importe aussi de rappeler que le renforcement de la cohésion sociale et la préservation de la vitalité économique de nos régions consistent aussi à organiser le marché du travail en prenant en compte la réalité économique actuelle et l'exigence d'une compétitivité accrue du fait de la globalisation. Accepter de faire évoluer certaines règles, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'entreprise, reconnaître que la flexibilité peut davantage rimer avec emploi qu'avec précarité, sont certainement quelques-unes des voies à explorer, sans dogmatisme, dans un esprit de dialogue et d'ouverture. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)