Moratoire, gel, retrait, tels sont les mots qui racontent l'histoire d'une université délaissée depuis plus de vingt ans (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP), une université sans moyens, dans laquelle les enseignants-chercheurs ont vu constamment leur situation et leurs perspectives de carrière se dégrader.
L'université sacrifiée, madame Karamanli, est-ce votre projet pour l'université ? Ce n'est pas le nôtre. Nous voulons une université qui rayonne, qui soit placée au coeur de l'effort de la nation, une université autonome.
Qui a dit, rêvant à des universités françaises qui rivaliseraient avec Harvard : « Les outils ne manquent pas, aménagement du statut des enseignants-chercheurs, regroupement des universités, développement des coopérations avec les entreprises » ? Monsieur Ayrault, vous en avez rêvé, nous le faisons ! (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe UMP. – « Karoutchi ! Karoutchi ! » sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
Vous vous êtes inquiétée, madame la députée, des moyens financiers de l'autonomie. Ils sont là : 10 % d'augmentation du budget des universités en 2009, 5 milliards d'euros pour les campus, 730 millions d'euros pour le plan de relance, un plan de revalorisation des carrières totalement inédit, avec des recrutements de maîtres de conférences à des salaires 10 ou 25 % plus élevés, des promotions doublées, des primes d'excellence qui pourront aller jusqu'à 15 000 euros.
Il y a vingt universités autonomes depuis le 1er janvier. Pensez-vous vraiment qu'une université peut être autonome sans gérer ses besoins en ressources humaines au plus près de son fonctionnement, des besoins de ses étudiants et de ses laboratoires, et de ses besoins de formation ? Ce n'est pas possible.
Il faut une modernisation du statut, il faut une meilleure gestion des ressources humaines. C'est ainsi que les meilleures universités du monde fonctionnent, et c'est ainsi qu'elles rayonnent. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)