Madame la secrétaire d'État, quelques collègues ont choisi de vous interroger sur l'accès à l'emploi des personnes handicapées. Mais, nous le savons, toutes les personnes handicapées ne sont pas en mesure d'accéder à un emploi, serait-ce à temps très partiel.
Pour bon nombre de personnes handicapées, les seules ressources proviennent de la compensation issue de la solidarité nationale. La notion de compensation, face à la perte de chance que représente le handicap, est bien l'un des piliers de la loi de 2005, au même titre que l'accessibilité. Ce droit à compensation est central. Il peut prendre des formes multiples : compensation humaine, technique ou financière. Il doit surtout désormais être adapté à chaque personne, en fonction de son projet de vie individualisé.
Certaines personnes handicapées pourront vivre toute leur vie en milieu ordinaire ; d'autres ne le pourront jamais et auront besoin d'un accueil dans une structure spécialisée. Notre société s'est engagée à soutenir les uns et les autres, mais certains devront l'être plus que les autres. Il revient à la solidarité nationale de fournir les moyens nécessaires pour ce faire.
Lors de la Conférence nationale du handicap, certaines associations se sont émues de l'importance accordées aux questions d'employabilité des personnes handicapées, au détriment, leur semblait-il, de toutes celles concernant ceux qui n'auront jamais accès à une vie comme tout le monde. Pour ces personnes, certaines dispositions actuelles sont pénalisantes. Je pense en particulier au critère du logement indépendant qui détermine l'éligibilité au complément de ressources destiné à ceux qui se trouvent dans l'incapacité absolue de travailler.
Madame la secrétaire d'État, la réforme de l'allocation adulte handicapé annoncée par le Gouvernement va-t-elle permettre d'assurer une meilleure prise en charge des personnes les plus lourdement handicapées ?