S'agissant de ce chapitre consacré aux déchets, je partage l'avis de Germinal Peiro.
Nous vivons dans une société de consommation où l'on incite le consommateur à acheter des produits emballés, d'où une considérable déperdition d'énergie.
Pour tenter de résoudre le problème des déchets, il faut d'abord en produire moins, en fabriquant des produits moins énergivores. Nous devons nous inscrire dans une logique d'économie d'emballage et d'efficacité énergétique, et les déchets sont au coeur de cette politique. Cela implique un changement culturel de la part de ceux qui produisent, mais aussi de ceux qui vendent.
Aujourd'hui, des pistes sont envisagées en dehors de l'incinération, mais il faut aussi tenir compte des territoires dans lesquels il est plus difficile de procéder au ramassage, où il faut faire du ramassage volontaire et où le tri sélectif est plus compliqué. Notre pays en est aux balbutiements, par comparaison avec les pays du nord, voire avec les États-Unis d'Amérique – je pense notamment à certaines villes de Californie – pour ce qui est du tri à la source, et en particulier du ramassage des déchets verts, et nous n'avons pas encore d'options pertinentes sur l'énergie que nous pouvons tirer de nos déchets – tout cela étant lié à la position dominante de grands groupes industriels.
Dans notre région d'Aquitaine, par exemple, les déchets ultimes sont transportés à 160 kilomètres, parfois même plus loin, dans des décharges de déchets de première catégorie, alors qu'ils pourraient être transportés, pour certains d'entre eux, par des barges contenant l'équivalent du chargement de trente ou quarante camions. Mais on nous a expliqué qu'il était impossible de transporter des déchets par barges sur la Garonne, ce qui n'a pas empêché, quelques années plus tard, d'utiliser ce même moyen de transport entre Bordeaux et Toulouse pour les ailes « délirantes » de l'A 380 ! S'il est possible de transporter des ailes d'une telle dimension par barge, on doit aussi pouvoir transporter des déchets…
Nous avons, durant le Grenelle de l'environnement, évoqué la relance du transport fluvial et la complémentarité modale. Si nous abordons la question des déchets, il faut aussi aborder celle de leur transport, et donc réfléchir à la notion de proximité. Celui qui produit des déchets doit les traiter sur le lieu de production. Dans cette optique, l'incinération n'est pas la bonne voie ; nous devons réfléchir à d'autres pistes.